Retraites : qui supportera la dette ?

Cet article provient du site du syndicat de salariés UNSA.

La dette générée par la crise sanitaire alourdit le déficit des régimes de retraite. Elle doit être prise en charge par l’État, en dehors du budget ordinaire, afin de ne pas peser sur les assurés sociaux. 

Lors de la séance de reprise du COR (*) du 11 juin 2020, un bilan a été dressé afin d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur le système de retraite. 

Ce bilan est marqué par de très fortes incertitudes liées aux données statistiques non encore stabilisées, à celles liées au devenir de la crise et aux effets économiques sur 2020, encore difficiles à mesurer en France et à l’international. 

Selon ce premier bilan, en France, 29 000 personnes seraient décédées du Covid-19. Cette surmortalité impacte, à plus de 80 %, des personnes de plus de 65 ans, retraitées. 

Si les dépenses du système de retraite fléchissent de 0,2 %, soit 500 millions, en raison des décès constatés et que la pension moyenne se maintient, il n’en est pas de même pour la part des retraites dans le PIB. En effet, celle-ci progresserait fortement en passant de 13,7 % à 15,5 %, niveau jusqu’alors jamais envisagé. 

D’après ces projections, le solde de l’ensemble des régimes de retraite s’établirait en fin d’année à -29,4 milliards d’euros. C’est 25,2 milliards d’euros de plus que la dernière estimation du COR (-4,2 milliards), publiée à l’automne 2019. 

Cette forte dégradation s’explique par une baisse des recettes de l’ordre de -25,7 milliards due notamment aux reports et exonérations de cotisations sociales décidés par le gouvernement via les mesures de soutien aux entreprises et à l’emploi. 

Depuis le début de la crise, l’UNSA milite pour que la dette née de la crise sanitaire, de sa gestion, de la relance économique et des transitions à venir soit mise hors budget ordinaire de l’État et ne soit pas à la charge des assurés sociaux. Pour les retraites, comme pour l’ensemble de la sécurité sociale, nous demandons que la dette Covid soit reprise par l’État. C’est la position que nous réaffirmerons lors de la Commission des comptes de la sécurité sociale de la semaine prochaine. 

(*) Conseil d’orientation des retraites 

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