Cet article provient du site du syndicat de salariés CFDT.
À quelques jours de la remise du rapport Bellon-Soussan-Mériaux sur l’emploi des seniors, prévu dans le cadre de la concertation sur les retraites, la CFDT était auditionnée le 19 novembre.
« Il s’agit de passer d’un sujet purement emploi à un sujet travail et emploi avec la reconnaissance des compétences et des parcours professionnels des seniors, à un moment où beaucoup d’entreprises se séparent de leurs seniors, explique Marylise Léon, secrétaire générale adjointe. Si on veut atteindre l’objectif d’un taux d’emploi de 50 % chez les 60-64 ans d’ici cinq ans [29,4 % actuellement], les entreprises ne peuvent plus se défiler. »
La CFDT propose trois axes de travail : anticiper, changer les représentations et changer le travail. Elle suggère d’anticiper dès l’âge de 45 ans le « petit risque » (obsolescence des compétences) et le « grand risque » (changement de métier). Comment ? En mettant en place un entretien professionnel biennal, en rendant le conseil en évolution professionnelle accessible à tous (notamment aux précaires) et en mettant en œuvre le CPF de transition. Côté employeurs, toutes les entreprises dès 50 salariés (contre 300 actuellement) devraient être concernées par l’obligation d’une vraie gestion des emplois et des parcours, mais il faudrait aussi que les branches élaborent des dispositions identiques adaptées aux TPE.Concernant l’image des seniors, la CFDT estime nécessaire de mener des campagnes d’information en direction du grand public et des entreprises pour valoriser l’intergénérationnel. « C’est une richesse, commente Marylise Léon, et c’est dans l’intérêt des entreprises de maintenir leurs seniors en activité. »
Repenser les dispositifs
Changer le travail, c’est aussi agir sur son organisation. L’aménagement des postes et horaires, le reclassement ou la reconversion sont des pistes à exploiter dans le cadre d’un dialogue social avec les instances représentatives du personnel (IRP) afin de sortir de la gestion au cas par cas. La CFDT demande également que le dispositif de retraite progressive soit simplifié et étendu (fonctionnaires, salariés au forfait-jours…) et que le dispositif cumul emploi-retraite ouvre de nouveaux droits à la retraite, ce qui n’est pas le cas actuellement. Enfin, la CFDT souhaite que la question des seniors ayant le statut d’indépendant soit abordée. « Nombre de salariés quittent leur entreprise et reviennent y travailler sous d’autres statuts souvent moins protecteurs. Le rapport ne peut faire l’impasse sur ces pratiques ! »