Dans son avis annuel, qu’il rend en s’appuyant notamment sur des données et informations fournies par le conseil d’orientation des retraites (COR), le comité de suivi des retraites (CSR) a formulé une préconisation quant à la manière d’assurer l’équilibre des régimes de retraite de base.

Le comité de suivi des retraites juge qu’une sous-indexation des pensions de retraite sur l’inflation durant plusieurs années pourrait permettre d’atteindre un tel objectif.
Le CSR pour une “sous-indexation” des retraites d’environ 2 % d’ici 2030
Considérant à la fois que la trajectoire comptable des régimes de retraite de base est défavorable d’ici à la fin de la décennie, que l’état actuel et projeté, fortement dégradé, des finances publics ne leur permettra pas d’abonder les caisses de ces régimes et, enfin, que la situation économique moyenne des retraités français est plutôt clémente – “le niveau de vie des retraités est élevé en comparaison européenne et l’épargne des retraités a augmenté depuis 2019” – le CSR propose de ne pas indexer tout à fait les pensions sur l’inflation. “Une sous-indexation cumulée des pensions versées par les régimes de base de l’ordre de 2 % ou un peu supérieure au cours des cinq prochaines années permettrait de ramener le système à l’équilibre en 2030” détaille-t-il, rappelant que l’hypothèse d’une telle sous-indexation a été discutée par les partenaires sociaux durant le conclave sur les retraites.
Un avis aux perspectives incertaines
A priori, il peut paraître tentant de formuler l’hypothèse selon laquelle la préconisation du CSR devrait retenir l’attention gouvernementale. Elle constitue en effet une piste d’action efficace pour le budget tout en étant politiquement moins difficile que d’autres à assumer. En l’état, il apparaît pourtant que le gouvernement souhaite faire preuve d’une grande prudence à l’égard des retraités – qui, il est vrai, forment des bataillons électoraux importants. Comme il l’a en effet répété à plusieurs reprises ces dernières semaines, dans le cadre du plan de redressement des finances publiques qu’il doit annoncer avant la pause estivale, le Premier ministre François Bayrou n’entend pas “cibler telle ou telle catégorie de la population” – mais, au contraire, demander des “efforts” à tout le monde.