Si, comme nous l’avons évoqué hier, le régime général de retraite de la Sécurité sociale a été déficitaire en 2021 – de 1,1 milliard d’euros, et 2,6 milliards d’euros en prenant en compte le fonds de solidarité vieillesse (FSV) – le régime AGIRC-ARRCO, le régime complémentaire de retraite des salariés du secteur privé, est, pour sa part, revenu à l’équilibre.
D’après les chiffres présentés hier en conseil d’administration, l’AGIRC-ARRCO a fini l’exercice 2021 sur un excédent d’environ 2 milliards d’euros – contre quelque 5 milliards de déficit en 2020. Ce bon résultat procède notamment du fait que les recettes du régime ont progressé à un rythme nettement plus rapide que ses dépenses – + 10 % contre + 1,3 %. Le retour à l’équilibre de l’AGIRC-ARRCO est une bonne nouvelle pour ses réserves, qui repartent à la hausse, atteignant 68 milliards d’euros – contre 65 milliards d’euros au moment des dernières estimations.
L’assainissement comptable de l’AGIRC-ARRCO peut appeler deux remarques. D’abord, on insistera sur le contraste entre le déséquilibre du régime général et le bon équilibre du régime complémentaire : le paritarisme peut clairement être un mode efficace d’organisation et de gestion des politiques sociales. Ce retour à l’équilibre va, certes, probablement s’accompagner de discussions paritaires plus ou moins délicates au sujet de la revalorisation des pensions – surtout dans le contexte de retour de l’inflation que nous connaissons actuellement.