Cet article vient du site du syndicat de salariés CGT.
Au lendemain de la grève massive à la RATP contre la réforme des retraites, le débat entre Philippe Martinez et Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites, a été un des temps forts de la Fête de l’Humanité.
Le sujet des retraites continue d’enflammer le débat social. Rendu public le 12 septembre dernier, un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro montrait que 67 % des Français ne pensaient pas qu’Édouard Philippe proposerait une bonne réforme. Le 13 septembre, une grève des personnels de la RATP paralysait massivement les métros et RER parisiens. Le gouvernement ne ménage pourtant pas sa peine pour soigner sa communication sur le sujet.
C’était la mission assignée à Jean-Paul Delevoye, qui a accepté l’invitation du journal l’Humanité à venir débattre avec Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, lors de la Fête de l’Humanité, à La Courneuve, samedi 14 septembre.
« J’ai tout de suite accepté l’invitation, car je partage avec beaucoup d’entre vous une inquiétude profonde de voir la fragilité de notre démocratie. » Courageux, il lui aura fallu retrousser ses manches et essuyer quelques quolibets avant d’entrer dans le vif du sujet devant une salle très critique face au projet libéral du gouvernement, en général, et face au projet de réforme des retraites, en particulier.
Égalité par le haut versus égalité par le bas
Jean-Paul Delevoye a justifié la nécessité de cette réforme en invoquant le spectre du pire, expliquant vouloir « éviter d’aller vers le modèle anglo-saxon ».
Sur la refonte des 42 régimes de retraite en un seul, le haut-commissaire invoque le principe d’égalité des personnels, « les mêmes règles pour tous, les mêmes indemnisations ; à cotisations identiques, retraites identiques ».
« Oui, mais il faut le faire par le haut », rétorque Philippe Martinez, c’est-à-dire en reconnaissant la pénibilité des différents métiers. « Notre système de retraite est le meilleur au monde. Il est basé sur la répartition, mais aussi sur la solidarité, pas la charité », martèle ensuite le leader de la CGT. Avant de rappeler qu’au nom des réductions des dépenses publiques, les salariés français ont déjà fait les frais de la baisse des prestations sociales et des pensions, ces dernières années.