Alors que le débat politique et social fait toujours rage au sujet de la volonté gouvernement d’opérer une ponction financière importante sur les comptes de l’AGIRC-ARRCO – de l’ordre de 1 à 3 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030 – la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, s’est exprimée ce matin sur le sujet sur Public Sénat.
Répétant une nouvelle fois son refus du principe d’une telle ponction, elle en a profité pour faire savoir que la CFDT voyait toujours d’un bon œil le principe d’une réforme systémique des retraites.
Pour la patronne de la CFDT, si le gouvernement devait effectivement, comme il a exprimé son intention de le faire, imposer à l’AGIRC-ARRCO un prélèvement comptable, il enverrait là “un sacré contre-signal”, puisque l’exécutif a prétendu il y a peu qu’il allait “change[r] de méthode”, recherchant “du dialogue avec les organisations syndicales et patronales” et souhaitant “que chacun prenne ses responsabilités”. Opéré en un temps record, le changement d’approche serait, il est vrai, spectaculaire.
En outre, contre les critiques formulées par le gouvernement à l’encontre d’un accord sur l’AGIRC-ARRCO qui aurait été mal ficelé et trop coûteux, Marylise Léon a défendu son bien-fondé. “On a conclu un accord avec du plus pour les 13 millions de retraités qui bénéficient de la retraite complémentaire, une revalorisation des pensions à hauteur de 4,9%, la fin du malus, la possibilité d’avoir du cumul emploi-retraite” a-t-elle en effet mis en avant.
Une proposition bien raisonnable ?
Au cours de son propos sur le thème des retraites, la dirigeante de la CFDT en est enfin venue à réaffirmer le fait que son organisation est favorable à une réforme “globale”, pour reprendre le terme qu’elle a employé, ou systémique, des retraites. “Le gouvernement n’est pas tout à fait cohérent car il nous dit qu’avec une réforme paramétrique, les bénéfices de cette mesure atterrissent dans le régime complémentaire mais dans ce cas-là, il valait mieux faire une réforme globale et systémique comme ce fut le cas en 2019, où on avait commencé à en discuter” a-t-elle déclaré, estimant donc que seule une telle réforme d’ensemble permettrait de redéfinir les conditions d’un système de retraite équilibré et juste.
Quoi qu’il en soit, sur le fond, de cette préférence cédétiste, il est tentant de se demander si, dans une configuration générale de progression sensible et rapide du périmètre d’action de la technocratie des affaires sociales, il est bien raisonnable de ramener sur le devant de la scène une telle proposition de réforme systémique des retraites.