Le MEDEF accueillait hier une séance de négociation sur les retraites complémentaires. A cette occasion, et sous contrainte européenne, le MEDEF avait durci ses propositions en proposant de fortes décotes destinées à inciter les salariés à ne pas liquider leurs droits avant 67 ans. Cette ligne visait à donner dès maintenant (et avant le 8 juin, comme le souhaitait la commission européenne dans son dernier avis sur la situation budgétaire française) des gages suffisants pour éviter des mesures correctrices imposées par la Commission dans le retour à l’équilibre des finances publiques.
Les syndicats de salariés ont unanimement rejeté ce nouveau texte. La réunion a débouché sur un appel à un nouveau cycle de réunions bilatérales avec les organisations syndicales. Ces rencontres devraient permettre de préparer un nouveau texte pour la réunion du 22 juin. Plusieurs négociateurs – et Claude Tendil lui-même – ont toutefois ouvert la porte à une prolongation des discussions à l’automne.
La France aura bien besoin de tout son poids politique dans l’Union pour éviter une prise de sanction par Bruxelles. Pour le patronat, cette incapacité à tenir les objectifs de réforme et à négocier des mesures efficaces de retour à l’équilibre dans des délais acceptables n’est pas un élément fort de crédibilité…
Rappelons que BI&T s’est déjà fait l’écho des intentions du gouvernement de réorienter le pacte de compétitivité à destination des TPE et des PME. A n’en pas douter, la lenteur du MEDEF à prendre les mesures d’équilibre qui s’imposent dans le domaine des retraites complémentaires lui coupera l’herbe sous le pied dans la revendication de réformes fortes auprès du gouvernement…