Rétablissement du jour de carence des fonctionnaires : la CGT et la CFE-CGC s’insurgent

Suite à l’annonce de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des comptes publics, de rétablir le jour de carence pour les fonctionnaires, les syndicats CGT et CFE-CGC marquent leur opposition.

 

CGT : 

Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des comptes publics, a annoncé hier en fin de journée le rétablissement du jour de carence pour les agents de la Fonction publique à partir de janvier 2018. 

La CGT Fonction publique l’affirme : le jour de carence est motivé par un mensonge. Le gouvernement fonde notamment sa décision sur la volonté de corriger une supposée inégalité public-privé. Or, pour une large majorité des salariés du privé, les trois jours de carence sont actuellement couverts par divers dispositifs (convention collective, accord d’entreprise…) pris en charge par les employeurs. L’égalité dans ce domaine devrait en fait passer par un dispositif de couverture pour la minorité de salariés du privé qui aujourd’hui n’en bénéficient pas. 

« Tout d’abord, si l’on examine de près la situation des salariés du privé, on s’aperçoit que les deux tiers d’entre eux sont couverts par des conventions collectives qui prennent en charge les jours de carence. Donc, “en vrai”, comme disent les enfants, la situation n’est pas aussi injuste que celle que vous décrivez », Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, répondant à un député de droite en 2015. 

Après l’annonce du gel du point d’indice, le gouvernement opère une nouvelle ponction sur la rémunération des agents publics. Les fonctionnaires et agents publics en maladie restent rémunérés directement par leur employeur et non par la Sécurité sociale : l’État procède ainsi à une économie directe sur les salaires qu’il doit verser, et permet aux autres employeurs publics de faire de même. 

Enfin, ce jour de carence constitue une véritable insulte. Son instauration revient à considérer chaque malade comme suspect de fraude et donc, dans le doute, à le sanctionner d’office. Les médecins sont au passage considérés comme des pourvoyeurs d’arrêts de complaisance. Le travail au noir représente 9 à 15 milliards par an de manque à gagner pour les comptes sociaux, soit davantage que la totalité des sommes versées au titre des indemnités journalières pour absence maladie. Ce gisement d’économie côté patronal est ignoré par le gouvernement, qui préfère taper une nouvelle fois sur les travailleurs, en opposant public et privé et en prenant les malades pour boucs émissaires. 

En lieu et place de cette mesure stigmatisante et inefficace, le gouvernement a la responsabilité de considérer et de traiter les causes réelles d’une grande partie des arrêts maladie dans la Fonction publique, à savoir la dégradation des conditions de travail et la souffrance générée par les politiques d’austérité. 

Cet énième mauvais coup porté aux garanties et droits sociaux est une raison supplémentaire de mener la riposte contre la politique antisociale du gouvernement. La journée de grève et de manifestations du 12 septembre doit à cet égard marquer une étape forte. 

 

CFE-CGC : 

La fédération des Services Publics CFE-CGC dénonce avec force les mesures récentes prises unilatéralement par le gouvernement à l’encontre des fonctionnaires et agents des services publics. 

Après le gel du point d’indice, est annoncé le rétablissement du jour de carence en cas de maladie. 

Pour mémoire celui-ci a été instauré en 2012, supprimé en 2014 puis serait de nouveau rétabli en 2018. Ce dispositif place les agents publics, non couverts par leur employeur ni par un régime de protection sociale complémentaire, dans une situation défavorable. 

Jusqu’où ira le gouvernement ? 

A peine ces annonces faites, on nous promet déjà de nouvelles coupes budgétaires… 

Les Services Publics CFE-CGC rappellent que les agents des services publics œuvrent au quotidien pour un service public de qualité au profit de tous les citoyens. 

Les fonctionnaires et agents publics déjà très impactés – suppressions de postes, restructurations, gel du point d’indice entre 2010 et 2016, conditions de travail dégradées etc. – ne doivent pas être une variable d’ajustement. 

Les Services Publics CFE-CGC s’opposeront aux mesures injustes annoncées depuis plusieurs semaines qui engendrent un climat d’inquiétude grandissant dans les services. 

 

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