Journée décisive pour le reste à charge zéro concernant les prothèses dentaires. Un syndicat de praticien n’a pas encore signé la convention qui confirmera la création de trois paniers de soins différents selon les dents traitées. Seront mieux remboursées les dents visibles, et condamnées celles les plus à l’arrière de la mâchoire.
Il était une promesse d’Emmanuel Macron : le reste à charge, cette somme qu’il reste aux français après chaque acte médical malgré la prise en charge de la Sécurité Sociale et de leur mutuelle. D’après son programme, il devait devenir zéro. Les français ne devraient plus avoir à sortir le moindre euro de leur poche après un acte médical.
Seulement, on constate que la position du président n’était pas si inflexible que cela. Ce vendredi 1er juin 2018 devrait marquer le début de ce projet. Il est question du remboursement des prothèses dentaires.
Vers un remboursement des seuls prestations visibles ?
Inutile de se leurrer : toutes les prothèses dentaires ne seront pas intégralement remboursées. La négociation se dirige plutôt vers la création de trois paniers de soins bien distincts. Les dents les mieux remboursées seront celles dites visibles, les incisives et les canines. Ensuite viendront les prémolaires, elles-mêmes mieux remboursées que les molaires.
Comme nous la précision déjà en février dernier, le taux de remboursement dépendra aussi du matériau utilisé pour confectionner les prothèses dentaires. Plus la qualité sera élevée et plus le remboursement sera partiel.
Nous travaillons à un panier de soins de qualité totalement remboursé, mais nous laissons aussi une partie de choix libre. Il faut laisser les gens qui ont envie d’accéder à du superflus puissent le faire.
Agnès Buzyn au micro d’Europe 1
Autrement dit, les français auront la possibilité de posséder de superbes dents visibles. Mais pour ce qui est de leur dents à l’arrière de la mâchoire, qui aident à la mastication, ce sera une autre paire de manches… Comme le signalait plusieurs praticiens, on se dirige vers le retour « des prothèses métalliques façon années 70 ».
Le gouvernement, ce vendeur de tapis…
Pour arriver à ce résultat, le gouvernement a multiplié les réunions de travail et de négociations avec les syndicats de praticiens. On apprend donc qu’un premier syndicat de chirurgiens-dentistes a d’ores et déjà signé la convention. Mais la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires n’a toujours pas apposé sa signature.
En attendant, d’après les dires d’Europe 1, les praticiens ne seraient pas exempts de tous reproches. Ces derniers ne seraient pas prêts à renoncer au libre fixement du prix de leurs prestations. Alors pour arriver à un accord, le ministère de la Santé aurait proposé une contrepartie : permettre aux dentistes d’être mieux payés sur des prestations qui rapportent peu comme le détartrage, les soins liés aux carries ou encore le blanchiment des dents.
Au final, aucune décision n’est encore gravée dans la marbre. Nous saurons en début d’après-midi (vendredi 1er juin) si le second syndicat de praticien signe ou non la convention qui condamnera une partie de la dentition des français les moins aisés. Un bon moyen de devenir réellement un « sans-dents »…
Le gouvernement Macron, gouvernement de ce qui se voit.