Cet article provient du site du syndicat CFDT.
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a étudié dans sa séance du 19 octobre les effets d’un éventuel report de l’âge de la retraite à 63 ou 65 ans.
D’après ces travaux, le report de l’âge de la retraite aurait des effets contrastés, essentiellement négatifs. Si cette étude envisage, à l’horizon 2030, un rebond de croissance évalué à 0,7% (si toutefois des prévisions de croissance à un horizon aussi lointain ont un sens), il nous alerte surtout, à court terme, et en fonction du rythme adopté, sur un accroissement de 250 000 chômeurs.
Pour la CFDT, le report de l’âge accroît les écarts de situation entre les salariés seniors qui sont en emploi et ceux qui ne le sont pas, entre ceux qui sont qualifiés et ceux qui le sont moins. Il serait particulièrement injuste à l’égard de ceux qui ont débuté tôt leur carrière.
L’impact financier de cette mesure sur les régimes de retraite serait atténué par des transferts coûteux sur d’autres dispositifs : invalidité, minima sociaux et assurance chômage. Ainsi, le COR constate que sur les 14 milliards d’euros économisés par le relèvement de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans (imposé en 2010 malgré l’opposition de la CFDT), 2 milliards d’euros ont été transférés vers les dispositifs d’invalidité et de minima sociaux. Il faudrait également déduire le coût pour l’assurance chômage, non chiffré à ce jour.
La CFDT a toujours su s’engager pour que la situation des régimes de retraites s’améliore, grâce à des mesures équitables, qui prennent en compte l’allongement de la durée de vie en bonne santé mais aussi la situation des salariés qui ont des carrières longues ou des métiers pénibles. C’est grâce à ces évolutions et aux efforts des actifs et des retraités que la situation financière des régimes s’améliore.
Aussi la CFDT, qui a toujours pris ses responsabilités pour préserver la retraite par répartition, reste particulièrement attachée au dispositif pénibilité et à celui des départs anticipés pour carrière longue, réitère son opposition à des mesures de décalage de l’âge, injustes, et aux effets négatifs pour l’emploi dans un contexte de chômage déjà très dégradé.