Le ministre de l’Action et des Comptes publics a salué mardi la “proposition très courageuse” de sa collègue chargée des Solidarités et de la Santé sur un allongement de la durée du travail pour préserver l’équilibre des retraites.
“La proposition d’Agnès Buzyn est très courageuse et elle s’étudie, elle se regarde”, a dit Gérald Darmanin sur LCI.
“Ce qui est sûr, c’est qu’on ne pourra pas réindexer les retraites”, ni faire des dépenses sur les services publics dans les territoires attendues par les Français “sans toucher à ce qui est l’essentiel de notre dépense publique, qui est la dépense sociale, composée en très grande partie des retraites et un peu de l’assurance chômage’, a-t-il ajouté.
Une mesure qui inquiète tout le monde, sauf le gouvernement
Pour Gérald Darmanin, la création d’un système à points, évoquée par le président de la République Emmanuel Macron et Le Haut commissaire Jean-Paul Delevoye, “ne vaut que si le régime des retraites est équilibré et si par ailleurs nous ne rajoutons pas des dépenses, comme la réindexation que semble vouloir une partie des retraités, sans doute à raison”.
“Ce que dit Mme Buzyn, c’est ce qu’ont fait les gouvernements précédents, c’est ce qu’ont fait les gouvernements de toute l’Europe : on vit plus longtemps, on doit travailler un peu plus longtemps, c’est-à-dire qu’on demande aux actifs, pas aux retraités de travailler un peu plus longtemps pour financer notre régime des retraites”
Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes Publics
Alors que la contestation sociale fait actuellement rage, en ayant notamment franchi un nouveau cap dans la violence lors de l’acte XVI du mouvement des Gilets Jaunes à Paris, mais aussi partout en France, il n’est pas certain que la report de l’âge de départ en retraite soit très bien accueilli par les français. L’écho est similaire chez les partenaires sociaux.
Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière, a expliqué qu’enfin les masques tombaient. Même son de cloche chez le patronat qui s’inquiète de la dégradation des comptes des régimes sociaux, notamment en prévoyance, des entreprises et des branches professionnelles.
Un nouveau grief pourrait ainsi se rajouter à la longue liste de ceux exposés par les Gilets Jaunes. Et ce, avant que la réforme de la loi santé n’ait encore été complètement dévoilée.