Rejet du projet de loi travail : la mobilisation continue

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat FO

 

Ce jeudi 19 mai, sera la deuxième journée de la semaine rythmant la mobilisation engagée depuis début mars contre la loi Travail. Elle est aussi la deuxième ou troisième journée consécutive de grève dans plusieurs secteurs (chemins de fer, transports routiers, aviation civile, raffinage …) FO réunit pour sa part sa commission exécutive confédérale et les organisations syndicales opposées à la loi Travail se réuniront à nouveau en fin de journée. 

Troisième mois de mobilisation depuis la sortie dans la presse, mi février, du projet de loi Travail. Dès ce moment, FO alertait contre le “tsunami libéral” et Jean Claude Mailly alertait : « Le projet de loi sur le travail vaut une grève dans le public et le privé. » En moins d’une semaine, la pétition #LoiTravailNonMerci lancée sur Internet recueillait plus de 500 000 signatures, pour atteindre peu de temps après plus de 1,6 millions de signataires. 

FO imprimait son premier tract #LoiTravailFOditNon et le 9 mars voyait la première journée de mobilisation réussie avec plus de 400 000 manifestants sur tout le territoire. 

Mais le gouvernement est demeuré quasi sourd. Il a quand même dû reculer sur quelques points, dont le barème obligatoire limitant le montant des indemnités prud’homales dues par l’employeur au salarié en cas de licenciement injustifié. 

 

Le coup du 49.3

 

Pour l’essentiel, en particulier l’inversion de la hiérarchie des normes (ou la fin de principe de faveur), la possibilité de ne majorer les heures supplémentaires qu’à hauteur de 10%, l’instauration du référendum pour supprimer le droit d’opposition majoritaire à un accord régressif minoritaire, la facilitation des licenciements, l’affaiblissement de la médecine du travail… le projet de loi a été porté à l’Assemblée nationale. 

Mais cette fois, coup de force, le gouvernement a empêché tout vote sur les amendements et fait adopter le texte à coup de 49.3, comme il l’avait déjà fait avec la loi Macron et le travail du dimanche. 

La détermination pour empêcher cette régression majeure, qui met à bas un acquis du Front populaire de 1936 (la généralisation des conventions collectives de branches et le principe de faveur) ne faiblit pas. 

 

Empêcher l’adoption du projet est encore possible

 

Le projet de loi sera débattu au Sénat début juin, pour revenir devant l’Assemblée nationale et passer ensuite par le crible d’une commission mixte entre Assemblée nationale et Sénat. Le gouvernement pourra à nouveau utiliser le 49.3, sur quel texte ? 

C’est un des enjeux de la mobilisation : empêcher l’adoption, c’est encore possible, du projet de loi. 

Ce matin du 19 mai, invité sur France Inter, Jean Claude Mailly, Secrétaire général de FO, rappelait lui même : 

« Au début, j’ai demandé une suspension (du projet de loi travail), le gouvernement n’a pas voulu, donc on a demandé un retrait”, mais “ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement reste droit dans ses bottes, fait des déclarations intempestives, et puis ça peut changer, je ne sais pas, on verra. » 

 

Instances de décision pour la suite

 

Le rejet du projet de loi Travail s’exprimera encore aujourd’hui sur tout le pays et les syndicats décideront de la suite de l’action. FO réunit ainsi sa Commission exécutive confédérale ce matin du 19 mai et en fin de journée, les confédérations FO, CGT, les organsiations syndicales FSU, SUD, et, pour les étudiants et lycéens UNEF, FIDL et UNL se retrouveront à nouveau. 

Les mobilisations dès ce matin

 

A Paris, la manifestation partira de Nation à 14h00. 

Dans les départements, les actions prendront des formes diverses et ont déjà démarré tôt ce matin, comme par exemple à Chaumont en Haute Marne avec une action à l’entrée de la ville. 

Journée à suivre ici même et sur les réseaux sociaux #FO19Mai 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Nouvelle présidence paritaire au CTIP

Le centre technique des institutions de prévoyance vient d'annoncer sa nouvelle présidence paritaire. Jacques Creyssel, représentant le MEDEF - et nouvel homme fort de la gouvernance paritaire de l'AG2R La Mondiale - est désormais le président de l'institution. Alain Gautron, issu de la CGT-FO - et coprésident de la Malakoff Humanis - en est le vice-président. ...

Crédit Mutuel Arkéa sanctionné de 690 000 € par la DGCCRF

La banque coopérative et mutualiste vient d'écoper d'une amende administrative de 690 000 € infligée par la DGCCRF. Cette décision découle d'une enquête qui a démontré la mise en place d'un mécanisme qui limitait le choix de la marque de paiement (CB, Visa ou Mastercard) par le consommateur utilisant une...

Avis d’extension d’un accord territorial dans la métallurgie (Rhône)

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles envisage d’étendre par avis publié le 16 janvier 2025, les dispositions de l’accord du 7 novembre 2024 relatif à la détermination de la valeur de point pour le calcul de la prime d'ancienneté à compter du 1er janvier 2025, conclu dans le cadre de la convention collective nationale de la métallurgie (Rhône) (...