Réforme des retraites : Laurent Berger (CFDT) cherche à se ménager une porte de sortie

Entre l’organisation, demain jeudi 13 avril, d’une nouvelle journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites et l’annonce par le Conseil Constitutionnel, prévue pour vendredi, de sa décision au sujet de la loi relative à cette réforme, la deuxième partie de la semaine promet d’être cruciale pour ce projet gouvernemental.

C’est dans ce contexte tendu qu’interrogé hier matin sur LCI, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, la première confédération syndicale française de salariés, a paru chercher à se ménager une porte de sortie de crise.

Un “vice démocratique” pour la réforme des retraites

Revenant sur les conditions générales de l’adoption de la réforme des retraites, Laurent Berger a, certes, continué à camper une posture plutôt offensive. Il a en effet pointé le “vice démocratique” qui, selon lui, entache ce processus. Dénonçant le fait que “le Parlement ne s’est pas prononcé sur le vote”, il a réaffirmé que la France se trouve dans une situation de “grave crise démocratique”. En réponse au Premier ministre Elisabeth Borne, qui a, il y a quelques jours estimé que le patron de la CFDT était sorti de son rôle en exprimant une première fois cet avis, il n’a d’ailleurs pas hésité à lui rappeler leurs rôles respectifs, affirmant : “Nous ne sommes pas les obligés de la première ministre”.

La sortie de crise en tête

Pourtant, malgré ces propos offensifs, Laurent Berger est apparu quelque peu résigné quant à l’issue de la crise sociale et politique en cours. Déclarant que la CFDT n’allait pas manifester “pendant six mois sur cette réforme des retraites”, il a reconnu qu’il acceptait de “discuter” des sujets sociaux autres que la réforme des retraites que l’exécutif entend inscrire à l’agenda social des prochains mois. Formulant une nouvelle fois une critique à l’encontre de la manière dont est menée cette réforme, le patron de la CFDT a même laissé entendre qu’elle allait bel et bien être mise en œuvre : “Il y a d’autres épisodes, par exemple la mise en œuvre de la réforme, au 1er septembre. Ça va être un vrai bazar, parce que les infrastructures ne sont pas là”. On l’a compris : Laurent Berger sembler chercher à se ménager une porte de sortie de crise.

Laurent Berger pour une nouvelle hausse de l’âge de la retraite ?

Décidément bien décidé à élargir ses perspectives, le secrétaire général de la CFDT en est finalement venu à quelques considérations de nature plus politique. Il a, en l’occurrence, tenu à dire qu’il entendait continuer à faire de la lutte contre le “Front National” l’une de ses principales priorités. “C’est mon obsession. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ça n’arrive pas [l’arrivée au pouvoir du Rassemblement National, ndlr], je resterai un militant contre le Front National” a-t-il déclaré. Les mauvais esprits en concluront qu’en 2027, Laurent Berger appellera si nécessaire, le cas échéant, à voter au second tour de l’élection présidentielle en faveur du candidat qui prendra la suite de l’actuel Président de la République – candidat qui, parions-le, proposera une nouvelle hausse de l’âge de départ à la retraite.

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