Réforme de l’apprentissage : le rapport Brunet séduit en partie les syndicats

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés CFTC

 

La CFTC accueille favorablement le Rapport pour le développement de l’apprentissage remis mardi aux ministres du Travail, de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur. 

Partie prenante de la concertation, la CFTC relève que les propositions issues du rapport sont à la fois concrètes, opérationnelles et souvent frappées au coin du bon sens. La mise en œuvre de bon nombre d’entre elles conduirait à ce que l’apprentissage devienne enfin, au-delà des effets d’annonce, une voie d’excellence au profit des jeunes comme des entreprises. 

Pour ce faire, l’information et l’orientation doivent être au cœur du dispositif. Le rapport ne manque pas de propositions sur ce point. L’effort doit être porté sur la production et la diffusion d’informations précises, fiables sur les perspectives de débouchés et d’évolution dans les métiers visés. Il paraît urgent, à cette fin, de concrétiser les potentialités techniques conjuguant « big data » et « intelligence artificielle » ! La CFTC demande qu’à chaque entretien d’orientation soit remis à l’élève comme aux familles un document explicatif sur les débouchés possibles suivant le choix de poursuite d’étude ou d’alternance. 

Si l’information « éclairée » est nécessaire, elle ne suffit pas seule à lever les freins de l’apprentissage. La rémunération des apprentis constitue un autre levier d’attractivité ! Les propositions du rapport visant à faire évoluer cette dernière vont dans le bon sens. La CFTC estime toutefois qu’il serait plus opportun, en termes d’attractivité, que la rémunération soit fonction du salaire conventionnel de la branche de référence plutôt que du niveau de diplôme préparé. 

Du côté de l’entreprise et des professionnels, la CFTC estime avoir été entendue sur la formation des maîtres d’apprentissage. Elle n’a de cesse de rappeler que ces derniers sont indispensables à la bonne exécution du contrat. Parce qu’on peut être un bon professionnel et un moins bon pédagogue, la CFTC revendique une formation pédagogique pour toutes personnes désirant porter la responsabilité de maître d’apprentissage ou de tuteur. Cette formation suivie d’une remise à niveau serait certifiante et obligatoire. Le rapport ne reprend que partiellement ces propositions puisque la certification n’est pas, dans un premier temps, rendue obligatoire. 

Afin de répondre aux principaux freins au recours à l’apprentissage, la CFTC défend le concept de « Campus des métiers ». Dans le but de favoriser les passerelles permettant les échanges et les changements d’orientation, de limiter également les ruptures conduisant au « NEET » (« ni étudiant, ni employé, ni stagiaire »), celui-ci regrouperait dans une même région les CFA, les lycées professionnels et les entreprises. La CFTC regrette que sa proposition ne figure pas dans le rapport. Elle ne désespère pas qu’il en soit autrement avec la ministre du Travail à qui il reviendra de présenter les grandes orientations en matière de développement de l’apprentissage au vu de ce rapport.  

 

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés FO

 

La concertation apprentissage s’est clôturée hier avec la remise sur table du rapport de Sylvie Brunet, après l’annulation de la quatrième réunion des groupes de travail. Ce rapport, écrit sur la base des travaux de groupe, s’inscrit dans le cadre du document d’orientation de la négociation nationale interprofessionnelle sur la formation professionnelle et formule 44 préconisations. Il exclut d’emblée la question de la gouvernance et du financement, sur lequel il ne formule aucune proposition. 

Pour Force Ouvrière, un certain nombre de propositions semblent aller dans le bon sens, notamment le renforcement de l’orientation et de l’information des jeunes, le développement de passerelles entre filières, le renforcement de l’accompagnement du jeune tout au long du parcours d’apprentissage, le renforcement des droits des apprentis en situation de handicap. 

Néanmoins, certaines propositions ne sont pas assez ambitieuses : 

La rémunération des apprentis n’est pas satisfaisante puisqu’il s’agit uniquement de la faire évoluer en la basant avant tout sur le niveau de diplôme, ce qui laisse entendre que les critères d’âges demeureraient. 

Le renforcement du statut du maître d’apprentissage par une formation obligatoire va dans le bon sens, mais la réserver aux nouveaux est insuffisant ; la rétribution financière est renvoyée aux négociations de branche ou d’entreprise ou à défaut à la fixation d’une indemnité minimale, mais aucune précision sur son financement ! Le rapport botte en touche, sans préconisation réelle. 

La liberté de choix du jeune entre voie scolaire (lycées professionnels) et voie professionnelle (CFA) n’est pas protégée. 

Force Ouvrière s’oppose enfin et surtout aux propositions d’ouverture de l’apprentissage au-delà de 25 ans et sans borne d’âge, qui concurrencera les contrats de professionnalisation et les embauches en CDI. Force Ouvrière s’oppose également à la suppression du contrôle par les prud’hommes de la rupture du contrat d’apprentissage. Tant que d’autres modalités de sécurisation ne seront pas mises en place, cette solution fera inévitablement peser la responsabilité de la rupture sur le jeune apprenti. 

Ce rapport constitue un point d’étape ; il ne préjuge en rien des résultats. Nous resterons attentifs aux suites qui seront données à ce rapport 

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