Dans le cadre de la réforme de l’apprentissage souhaitée par le Président de la République, le gouvernement a lancé, à la fin de l’année dernière, une « concertation », chargeant Sylvie Brunet, présidente de la section « travail et emploi » du CESE de l’organiser et de la mener jusqu’à la fin du mois de janvier. Les régions, qui jouent actuellement un rôle important dans les dispositifs de l’apprentissage, étaient notamment invitées à participer à cette concertation.
Dès le mois de décembre, les représentants des régions avaient dit tout le mal qu’ils pensaient de la concertation sous-traitée au CESE par l’exécutif. La qualifiant de « pseudo-concertation », ils avaient plus généralement jugé qu’elle n’était destinée qu’à légitimer la volonté gouvernementale de « privatiser » l’apprentissage – rappelons, il est vrai, qu’Emmanuel Macron souhaite transférer d’importantes compétences des régions vers les branches professionnelles. Dans cette configuration d’ensemble, les représentants des régions s’étaient retirés de la concertation. Allaient-ils revenir à la table des discussion pour les réunions des 11 et 18 janvier ?
La suspens a peu duré : ces deux réunions ont finalement été annulées, comme l’AFP l’a annoncé hier. Afin de permettre à Mme Brunet et au CESE de ne pas perdre tout à fait la face, la réunion du 18 janvier a, certes, été transformée en une « réunion de synthèse ». Cette réunion, initialement prévue le 25 janvier, sera suivie de à la remise à Muriel Pénicaud d’un « rapport de synthèse » sur la concertation. Beaucoup de « synthèse » en somme, pour une « concertation » pourtant plus déconcertante que concertante !
Puisqu’il fallait décidément que le CESE et sa représentante touchent tout à fait le fond, David Margueritte, représentant des régions dans le cadre de la fameuse concertation, par ailleurs deuxième vice-président LR de la région Normandie, chargé de la formation et de l’apprentissage, a rappelé à l’AFP qu’en vue de l’élaboration de la réforme, il avait rencontré Mme Pénicaud lundi 8 janvier et qu’il devait rencontrer le Premier ministre le 15 janvier. « C’est bien le signe que cette concertation relevait de la mascarade » s’est-il permis de traduire en langage compréhensible par tous. Sylvie Brunet et le CESE apprécieront.