Recherche d’emploi : âge et statut professionnel influencent nos démarches

En 2016, 4,2 millions de personnes ont effectué une recherche d’emploi. Une étude très instructive de l’INSEE, publiée le 19 juillet 2017, s’est intéressée avec précision aux différentes démarches effectuées par ces personnes durant l’année 2016 : quasi-systématique, le recours aux offres d’emploi est incontestablement la démarche favorite des français. 

La méthode de recherche d’emploi diffère, par ailleurs, selon le statut professionnel des individus concernés mais également selon leurs âges. 

L’emploi salarié : principal objectif des personnes à la recherche d’un emploi

Sur les 4,2 millions de personnes ayant recherché un emploi en 2016, 4,1 millions d’entre eux recherchaient un emploi salarié (soit 97%). Les personnes souhaitant s’établir à leur compte restaient donc très minoritaires. 

Les personnes qui recherchent un emploi salarié sont majoritairement des chômeurs (68%), puis des travailleurs qui souhaitent trouver un emploi en remplacement ou en complément de celui qu’elles occupent déjà (26%). Pourquoi cherchent-elles un autre emploi ? L’étude de l’INSEE révèle que dans 30% des cas, ces personnes désirent trouver un travail mieux rémunéré, plus intéressant (14%) ou plus stable (10%). 

 

Le recours à l’offre d’emploi : la démarche la plus fréquente

87% des personnes à la recherche d’un emploi salarié font passer une annonce (sur internet ou des journaux), ou consultent et répondent à des offres d’emploi. 

67% d’entre elles contactent pôle emploi, une agence d’interim ou un autre organisme public (tel qu’un opérateur de placement, une chambre du commerce, une Association pour l’emploi des cadres). 

Le recours au réseau professionnel (anciens collègues, syndicat) ou personnel (famille, amis) est également très important : 65% des personnes qui recherchent un emploi sont concernées. 

62% des personnes déposent une candidature spontanée auprès d’un emploi, lors d’un salon professionnel, dans l’entreprise, par courrier postal ou électronique mais également sur le site internet de l’entreprise visée. 

Le recours au profil professionnel est un peu moins fréquent : 31% des personnes seulement font savoir qu’elles recherchent un emploi par ce biais. 

Enfin, 21% des personnes qui recherchent un emploi ont passé un test, un entretien d’embauche ou un concours afin de rentrer dans la fonction publique. 

 

Le statut d’activité de la personne influence sa manière de rechercher un emploi

En moyenne, les personnes ont recours à 3,3 démarches sur les 6 présentées. L’étude relève que selon le statut d’activité de la personne, ses démarches vont être différentes. En effet, les chômeurs ont plus fréquemment recours à Pôle emploi, et déposent davantage de candidatures spontanées auprès des entreprises. Les personnes en emploi s’adressent, elles, plus fréquemment à leurs relations personnes ou professionnelles. 

 

Les démarches entre les jeunes chômeurs et leurs ainés diffèrent

Les démarches effectuées par les hommes et femmes chômeurs sont similaires, néanmoins l’étude révèle qu’en moyenne les hommes effectuent des démarches sur un laps de temps plus long (21 mois pour les hommes contre 18 mois pour les femmes). 

Les démarches sont, de plus, différentes selon les âges : 

74% des jeunes chômeurs ont déposé une candidature spontanée auprès d’une entreprise, contre 67% des 25-49 ans et 55% des 50 ans ou plus. 

Les jeunes, dans 36% des cas utilisent leur profil professionnel sur les réseaux sociaux, tandis qu’ils ne sont que 32% chez les 25-49 ans, et 25% chez les 50 ans et plus. 

L’étude précise qu’en moyenne, les recherches des seniors sont plus anciennes en raison d’une durée de chômage plus longue : 30 mois en moyenne contre 11 mois pour les 15-24 ans et 19 mois pour les 25-49 ans. 

 

Les cadres font plus souvent appel à leurs relations ainsi qu’aux réseaux sociaux

La méthode de recherche d’emploi varie selon la profession exercée auparavant. Par exemple, 59% des cadres utilisent leur profil professionnel sur les réseaux sociaux et 78% contactent leurs relations professionnelles ou personnelles. Les cadres sont également plus nombreux à passer un test, un entretien d’embauche ou un concours de la fonction publique. 

Les constats sont les mêmes pour les artisans, les commerçants et les chefs d’entreprise. 

Les professions intermédiaires ont, elles, moins recours aux réseaux sociaux (elles ne sont que 41%). 

Les ouvriers contactent, eux, plus fréquemment que les autres catégories, Pôle emploi ou une agence d’intérim (82%). Cela peut, en partie, s’expliquer par une part plus importante d’offres d’emploi adaptées à leur profil. Les ouvriers ont, par ailleurs, moins recours aux réseaux sociaux numériques ou aux relations professionnelles et personnelles. 

Les ouvriers recherchent, en moyenne, un emploi depuis plus longtemps que les cadres (4 mois de plus) et que les professions intermédiaires (6 mois de plus). 

 

Quelles sont les démarches qui aident le plus les salariés à trouver un emploi ?

L’étude révèle que dans 7 cas sur 10 prendre contact avec son employeur et mobiliser ses relations permet aux salariés de trouver un emploi. Ici, les chiffres varient peu selon le type de contrat occupés ou selon que le salarié était au chômage ou non au trimestre précédent. Néanmoins, les personnes en CDI sont les moins nombreuses à avoir recours à cette prise de contact. 

42% des salariés qui occupent un emploi déclarent l’avoir trouvé en effectuant une démarche personnelle auprès de l’employeur ou après une candidature spontanée. 

Le recours à Pôle emploi ou à tout autre organisme public est moins fructueux : il n’a aidé que 9% des salariés interrogés. Les salariés qui étaient au chômage au trimestre précédent ont cependant trouvé un peu plus souvent un emploi grâce à l’un de ces organismes (13% contre 7% des salariés en CDI). 

Les petites annonces ont, elles, aidé 7% des personnes en emploi salarié depuis moins d’un an. 

Enfin, 18% des salariés ont trouvé un emploi via d’autres démarches telles que les concours de recrutement par exemple. 

 

Vous trouverez ci-après l’étude en son intégralité :  

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #5 : les 3 grandes actualités PSC du moment

Lancer la vidéo

Nicolas Desormiere (MH) : la garantie aidants, nouvelle corde de la prévoyance CCN

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #2 : Le point sur les catégories objectives dans les CCN

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #2 : le point sur la santé des HCR et la prévoyance des Services à la personne

Vous pourriez aussi aimer

Une nouvelle représentante du Medef rejoint une sous-commission de la CNNCEFP

Une sous-commission de la Commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) accueille une nouvelle représentante du Medef. C'est Céline Gatteaut qui devient suppléante à la place d'Agathe Baccon au sein de la sous-commission de l'emploi, de l'orientation et de la formation professionnelles. Retrouvez ...
PLFSS
Lire plus

L’amélioration encore lointaine de la prévoyance des non-cadres dans la CCN Eben

Les 58 600 salariés de la convention collective nationale (CCN) des entreprises du bureau et du numérique (dite CCN Eben, IDCC 1539) bénéficient d'une prévoyance collective depuis un accord signé le 10 décembre 1990. Cette prévoyance collective, dont Malakoff Humanis est le partenaire de référence historique, est dénuée de toute mutualisation officielle depuis que la désignation a pris fin le 19 novembre 2016. Le...