La Cour des comptes a rendu son rapport annuel sur les finances publiques mercredi 24 juin 2015. Le déficit public reste élevé et les finances publiques sont en déséquilibre. Pour 2015 et les deux années à venir, l’objectif est de réduire ce déficit, notamment en diminuant les dépenses.
Un déficit peu réduit en 2014 et des comptes publics en déséquilibre
La dette atteint 95,6% du PIB en 2014 et sa croissance continue bien qu’elle soit moins rapide qu’entre 2010 et 2013. Le déficit public a ainsi diminué de 0,1 point en 2014 par rapport à l’année précédente. Les dépenses publiques ont été sensiblement rééquilibrées. L’inflation, les taux d’intérêt minimaux et l’investissement local sont en baisse, ce qui réduit la charge de la dette. De plus, la faible croissance économique et l’inflation ont participé à l’encadrement des dépenses.
Alors que les pays européens ont privilégié une politique équilibrée de mesures des recettes et des dépenses ; la France s’est concentrée sur la hausse des recettes. Ainsi, la Cour des comptes note que depuis 2010, les pays de l’Union Européenne ont donc pu diminuer le volume de leurs dépenses publiques, alors que l’hexagone n’a pu que l’infléchir.
Un objectif de réduction du déficit public de plus en plus audacieux
En 2015, le déficit public de la France ne devrait pas baisser de manière conséquente et le poids de la dette devrait atteindre 97% du PIB. Mais, une réduction du déficit est possible grâce au rééquilibre des dépenses locales et d’investissement. Les recettes sont quant à elles maitrisées et ne devraient pas être impactées par le déficit.
Le déficit public français s’établit à 4% du PIB en 2014, l’objectif est de le ramener à 3,3% en 2016 et 2,7% en 2017. Pour cela, une politique de stabilisation des dépenses des administrations publiques va être mise en place. Ce programme, encore peu précis, permettrait de réaliser une économie d’environ 14,5 milliards d’euros par an. Mais cela ne garantirait pas une baisse des taux d’intérêt ni l’augmentation du poids de la dette.
Des politiques d’encadrement des finances
L’Etat, ses opérateurs et les administrations publiques locales soutiennent l’investissement des administrations publiques (représentant 4,5% du PIB en 2014). La Cour des comptes souligne toutefois l’incohérence de certains investissements et appelle à la mesure.
Les finances publiques sont redressées progressivement, afin de ne pas brider la croissance. Or, la Cour des comptes note que les outils de programmation pluriannuelle et de pilotage des finances publiques ne sont pas assez développés ; notamment dans les administrations de sécurité sociale et les collectivités locales qui ne sont pas intégralement couvertes par les lois financières pour les premières, et pas du tout couvertes pour les secondes.