Quelle est la cause de l’échec de la négociation sur l’assurance chômage ?

Cet article a été initialement publié sur le site de l’organisation patronale : MEDEF

 

Le Medef constate, à regret, le désaccord profond qui subsiste entre les partenaires sociaux. Ce désaccord n’a donc pas permis de conclure une véritable réforme de l’assurance-chômage, pourtant indispensable. Alors que le déficit annuel avoisine les 4,5 milliards d’euros et que la dette cumulée frôle les 35 milliards d’euros, cet échec est inquiétant pour l’avenir de ce régime. 

Il est dû à l’incapacité de nos partenaires syndicaux à dépasser des postures dogmatiques visant à « punir » les entreprises – donc les salariés et indirectement les chômeurs – en procédant à des hausses de cotisation sur le travail. Cela revient à considérer que créer de l’emploi, même si cet emploi est un contrat court, doit être encore surtaxé dans un pays qui compte 5 millions de chômeurs ! 

Alors que la France est dans une situation de surtaxation du travail depuis des années, et que le gouvernement lui-même l’a reconnu en mettant en place le Pacte de responsabilité dont les premiers effets se font sentir, alors qu’une étude menée par plusieurs économistes vient de démontrer que la taxation des contrats courts réduit la durée moyenne des contrats et la création de nouveaux emplois, alors que la « Prime à l’emploi » mise en place pour les PME et TPE connaît un succès croissant démontrant avec force que le coût du travail est un frein à l’embauche, les partenaires sociaux mettent encore comme préalable à la conclusion d’un accord un nouvel alourdissement du coût du travail. C’est incompréhensible et absurde. 

Il est par ailleurs dramatique que la loi Travail ait été dénaturée dès l’origine. Dans sa version actuelle, elle ne permettra pas de relancer une dynamique de création d’emplois durables. Dans ces conditions, toute hausse de cotisation patronale, fût-ce uniquement sur des contrats courts, conduirait à une dégradation de l’emploi. 

Pour Pierre Gattaz, président du Medef : « Il faut en finir avec les positions « symboliques » qui veulent que, pour faire passer une réforme, il faille taxer les entreprises d’une manière ou d’une autre. Ce n’est pas comme cela que l’on peut avancer collectivement. Il faut partir des faits et regarder les choses de manière pragmatique : le coût du travail est trop élevé en France, tout le monde le reconnaît et cela crée du chômage. Dans ces conditions il est absurde d’imaginer une solution visant à taxer le travail. Cet échec de la négociation d’assurance-chômage par manque de pragmatisme, les manifestations violentes de la CGT et de ses affidés, la confusion entre droit syndical et droit de casser, les insultes et menaces qui pèsent sur les chefs d’entreprise, tout cela est délétère pour le dialogue social institutionnel à la française. » 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Intégrance accélère son activité, mais recule sur sa solvabilité

La Mutuelle Intégrance vient de publier son rapport sur la solvabilité et la situation financière (SFCR) pour l’exercice 2024. L’année a été marquée par une forte activité, notamment grâce à la mise en place de la complémentaire santé obligatoire dans les Esat. Cette croissance s’accompagne toutefois d’une pression accrue sur les équilibres techniques et d’un recul du niveau de solvabilité. ...

Vers une baisse progressive du supplément d’accompagnement sur les lunettes de classe A

Un avis de projet publié au Journal officiel du 14 mai 2025 annonce une baisse programmée du tarif de remboursement et du prix limite de vente (PLV) du supplément d’accompagnement pour les lunettes du panier 100 % santé (classe A). Le tarif et le PLV, aujourd’hui fixés à 42 € TTC, seront abaissés à 28 € TTC au 1er juillet 2025, puis à 18,50 € TTC au 1er janvier 2026. Cette prestation spécifique correspond aux frais liés à l’adaptation et au service apporté...

Uniprévoyance triple son résultat technique brut en 2024

Uniprévoyance vient de publier son rapport sur la solvabilité et la situation financière (SFCR) pour l’exercice 2024. Le résultat technique brut de réassurance s’établit à 118,1 M€, contre 32,1 M€ en 2023. Le résultat net ressort à 3,9 M€, en hausse par rapport à 2,8 M€ un an plus tôt. Le chiffre d’affaires total atteint...

Nomination d’une conseillère au cabinet chargé de l’autonomie

Un arrêté daté du 9 mai 2025 a officialisé la nomination d’une nouvelle collaboratrice au sein du cabinet de la ministre déléguée chargée de l’autonomie et du handicap. Il a été publié au JO du 14 mai. Emmanuelle COLLEU PLATTEAU est ainsi nommée conseillère domicile et aidants au cabinet de la ministre déléguée auprès du ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles. Sa prise de fonctions est effective depuis le 28 avril 2025. Retrouvez...