Quel rôle du CSE dans la crise du coronavirus ?

Cet article provient du site du syndicat de salariés FO.

Les derniers CSE ont été élus à la fin de l’année, et la loi fusionnant les anciennes instances représentatives du personnel a déjà plus de 2 ans. 

Quel bilan de cette réforme très controversée au travers du rôle de son Secrétaire ? 

Actualité sociale et sanitaire oblige, un focus sur le droit de retrait des salariés dans le cadre de la propagation du coronavirus. 

Sur le plan juridique, il y a un lien étroit entre ces 2 problématiques car la représentation du personnel, particulièrement via le CSE, doit être associée aux mesures préventives mises en place dans les entreprises pour protéger la vie et la santé des salariés face aux risques viraux en développant notamment les actions de prévention dans ce domaine. 

Rappelons que le CSE est notamment consulté avant toute décision d’aménagement important modifiant les conditions d’hygiène et de sécurité ou les conditions de santé. 

D’autant que la combinaison des dispositions légales prévoit l’association des instances représentatives du personnel avant toute mise en œuvre de mesures d’information et de prévention face au risque de pandémie virale. 

La légalité d’informations « directes » justifiées par l’urgence sanitaire de la situation qui amèneraient les entreprises à ne pas passer par la case CSE, s’appréciera à notre sens à la lueur de deux critères alternatifs : 

– l’urgence de la situation (ce qui reste à démontrer à ce jour pour toutes les entreprises) nécessitant une information directe et immédiate des salariés ; 

– le constat qu’il pourrait ne pas s’agir d’un plan d’urgence mais de simples mesures préparatoires ou conservatoires préalables à la mise en place d’une véritable et vérifiable adaptation de l’organisation du travail aux contraintes ouvertes par l’épidémie. 

Il faudra donc apprécier en l’espèce, au cas par cas, la nature et l’étendue des mesures mises en place sans consultation préalable pour considérer si ces informations directes seront licites ou non. 

Il est indéniable qu’il y aura un avant et un après cette séquence virale, mais la vigilance devra être de mise pour ne pas aboutir au final à l’instauration d’un « état d’urgence contre le droit du travail ». 

Il est en effet difficilement concevable d’un point de vue strictement juridique d’imaginer des dérogations pour un temps indéterminé, même par voie d’accord collectif, à des dispositions impératives, par exemple en matière de temps de travail. 

Plus largement, cette épidémie nous encourage syndicalement à mettre au cœur de la raison d’être des entreprises des solutions visant à prévenir les atteintes à la santé et à faire bénéficier les salariés de conditions de travail plus favorables pour leur bien-être. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Travail temporaire dans les établissements publics : les plafonds de dépenses sont fixés

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe les plafonds des dépenses pour les missions de travail temporaire dans les établissements publics de santé et médico-sociaux. Le plafond est établi à 2 681 € par jour pour un médecin, odontologiste ou pharmacien. Pour les autres professions, il varie entre 54 € et 78 € de l’heure : 54 € pour un infirmier diplômé d’État, 73 € pour un infirmier de bloc ou anesthésiste, 56 € pour un manipulateur en...

Services de prévention et de santé au travail : la composition des dossiers d’agrément est mise à jour

Un arrêté paru au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe la nouvelle composition des dossiers de demande ou de renouvellement d’agrément des services de prévention et de santé au travail (SPST). Le texte distingue les pièces à fournir selon qu’il s’agit d’un service autonome, interentreprises ou chargé du suivi des travailleurs temporaires. Il précise notamment les informations relatives aux effectifs suivis, aux médecins et infirmiers recrutés ou à recruter, aux...

Comité national de l’organisation sanitaire et sociale : une nouvelle personnalité qualifiée est nommée

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, actualise la composition du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale et désigne une nouvelle personnalité qualifiée. À la section sanitaire, siègent notamment :- la Fédération hospitalière de France (4 sièges) ;- les conférences des présidents de CME de CHU, de CH et de CHS (1 siège chacune) ;- la FEHAP (1 siège) et Unicancer (1 siège) ;- la Fédération de l’hospitalisation...

Une nouvelle nomination à l’inspection générale des affaires sociales

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la nomination d’une nouvelle personne au sein de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). À compter du 1er octobre 2025, Nadège Grataloup, actuellement directrice d’hôpital, occupera un emploi de groupe II des services d’inspection générale ou de contrôle. Sa nomination est prononcée pour une durée de cinq ans, avec une période probatoire de six mois. ...

Le conseil d’administration de la caisse de retraite de la RATP accueille de nouveaux membres

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte plusieurs nominations au sein du conseil d’administration de la caisse de retraites du personnel de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Sont nommés membres titulaires : Stéphane Bidaud, qui remplace Olivier Galle, et Elisabeth Correia, qui succède à Marc Galliot. Côté suppléants, Magaly Cleuet est désignée en remplacement de Stéphane Bidaud et...