La liberté de la presse enterrée – Ce mercredi, il était difficile de trouver en kiosque les éditions du Point, Valeurs Actuelles et Paris-Match qui faisaient leur une sur Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur italien. La CGT purement et simplement empêché la distribution des publications à cause des positions de l’élu transalpin.
“Quelqu’un peut-il dire à Philippe Martinez que le mur de Berlin est tombé il y a presque trente ans ?” Lorsqu’il apprend la nouvelle, Etienne Gernelle, directeur de publication du Point, ne mâche pas ses mots. Son hebdomadaire, ainsi que les éditions de Valeurs Actuelles et Paris Match n’ont pas été disponibles entre mercredi 15 et jeudi 16 mai dans plusieurs kiosques en France.
En cause leur Une commune sur Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur italien, connu pour ses positions tranchées sur le sort des migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée pour espérer rallier l’Europe.
Allô la censure ?
La CGT a refusé la distribution du journal @LePointdans les kiosques de plusieurs villes de France aujourd’hui. Le journal met en Une le facho d’opérette Salvini, celui qui met à prix chaque migrant à 5500€Fiers d’être CGT ✊https://t.co/shmZuhXjTR
— CGT TUIFRANCE (@CgtTuifrance) 17 mai 2019
Dans un tweet publié le 17 mai, la CGT explique avoir “refusé la distribution du journal Le Point dans les kiosques de plusieurs villes de France” du fait de sa Une sur “le facho d’opérette Salvini, celui qui met à pris chaque migrant à 5 500€.” Etienne Gernelle rajoute que cette “censure” a été décidée à la suite d’un “mouvement de grève dans les dépôts destinés à la distribution des journaux.”
La CGT s’est arrogé le droit de décider que certains titres ne seraient pas distribués : Le Point, Paris Match et Valeurs actuelles.
Etienne Gernelle, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Point
Et la CGT de rajouter que “Salvini tient des propos racistes , xenophobes et islamophobes. En France ce ne sont pas des expressions, ni des opinions mais des délits. Lui dérouler le tapis rouge en parlant de lui comme l’homme fort comme le fait @LePoint c’est en être complice.”
Pour motiver cette interdiction de publication, la CGT se serait appuyée sur la réforme de la loi Bichet actuellement discutée au Sénat. Cette loi est censée garantir une offre diversifiée dans les médias écrits proposés en garantissant une large distribution sur tout le territoire. Seulement, avec la baisse des ventes des publications papier et des conditions de marchés dépassées, la loi qui assure la distribution par deux sociétés devrait prochainement ouvrir cette distribution à d’autres acteurs.
De son côté, Etienne Gernelle assure que cette ouverture à la concurrence devrait bénéficier à tous les “maillons” de la chaîne en améliorant le sort “des kiosquiers et autres diffuseurs de presse, dont la CGT semble peu se soucier.” Au final, Le Point n’a donc pas été distribué dans plusieurs villes : Lyon, Clermont-Ferrand, Nantes, Le Mans, La Rochelle, Vannes, Rennes, Tours, Marseille, Toulon, Avignon, Bordeaux, Bayonne, Périgueux, Toulouse, Albi, Castres et Montauban.
Pazzesco!Le Point, uno dei principali settimanali francesi, mi dedica la copertina e il sindacato di sinistra CGT fa in modo di far SPARIRE il giornale dalle edicole di una ventina di importanti città tra cui Lione, Nantes, Marsiglia, Bordeaux, Montpellier. pic.twitter.com/NZHywzUt6z
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 17 mai 2019
Sur Twitter, Matteo Salvini en personne a tenu à réagir à la polémique. Il estime que cette “censure” est un coup de folie de la part d’un syndicat de gauche qui souhaite faire “disparaître” les couvertures qui lui étaient dédiées. La décision ne passe pas non-plus dans plusieurs autres rédactions françaises mais aussi d’élus.
Reste qu’il est tout de même cocasse de voir la CGT affirmer sans ambiguïté que Matteo Salvini est un “facho”, tout en employant des méthodes qui rappellent les heures sombres de notre histoire.