Cette publication est issue du site du syndicat de salariés CFDT
C’était l’une des mesures phares du plan d’urgence annoncé àla mi-décembre en réponse à la crise des gilets jaunes. La « prime Macron », versée par les entreprises volontaires à titre exceptionnel aux salariés touchant moins de trois Smic, s’arrête au 31 mars.
Troismois après sa mise en place, l’Insee estime que 2 millions de salariés du privé (soit 10 %) en ont déjà bénéficié, pour un montant moyen de 450 euros. Seules 236 000 entreprises (soit 11,7 %) l’auraient versé, dont un tiers des établissements des grandes entreprises, 11 % des TPE et 13 % des PME. Ce bilan, certes provisoire (les primes versées à la fin mars n’ayant pas encore été intégrées au décompte global) est loin de corroborer le taux avancé par le gouvernement selon lequel 74 % des entreprises avaient décidé de verser ladite prime – émanant en réalité d’une enquête déclarative réalisée par l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) sur un panel de 300 entreprises.
Conséquences induites
À cette extrapolation des chiffres s’ajoute un effet pervers, plus problématique, que redoute la CFDT. « Certes,on peut se féliciter que 40 % du montant total des primes versées l’aitété dans des entreprises de moins de 50 salariés. Mais quelles conséquences cela aura-t-il sur le dialogue social dans ces entreprises ?, s’interroge la secrétaire nationale Inès Minin. Cesont les négociations annuelles obligatoires (NAO) qui participent à l’évolution régulière des rémunérations des salariés. Pas des augmentations de salaires exceptionnelles, qui ont presque toujours des conséquences induites. »