Prévoyance : le groupe Vyv plaide pour une généralisation de la couverture des actifs

Le groupe Vyv a récemment publié un communiqué de presse relatif à la couverture de prévoyance des Français. Déplorant le “coût”, qu’il juge élevé, de “l’imprévoyance”, l’assureur mutualiste y plaide pour une généralisation de la couverture prévoyance des actifs, sur la base d’une cotisation à 1,5 %.

“Le coût de l’imprévoyance en France”

Le groupe Vyv définit le coût de l’imprévoyance comme étant “le montant des prestations de prévoyance non servies, par défaut ou insuffisance de couverture, aux personnes rencontrant des situations d’incapacité, d’invalidité, de perte d’autonomie ou de décès”. Il évalue ce montant à 15 milliards d’euros, dont 2,2 milliards pour le handicap des enfants, 4,3 milliards pour des sinistres se rapportant aux seniors – “aidance”, “perte d’autonomie” et “décès” – et, enfin et surtout, 8,4 milliards d’euros pour les actifs – dont 1,9 milliard sur les arrêts de travail, 2,1 milliards sur l’invalidité, 1,2 milliard sur l’aidance et 3,1 milliards sur le poste décès. “Ces insuffisances entraînent pour les personnes concernées et leurs proches des pertes de revenus, des surcoûts et des pertes de chance” commente le groupe Vyv.

Pour la couverture prévoyance de tous les actifs

Partant de ce constat, le mutualiste défend une “amélioration” de la couverture de prévoyance des actifs. Cette amélioration paraît en réalité consister en une généralisation de cette couverture, sur la base d’une cotisation à 1,5 % “de la masse salariale ou des revenus”. Cette généralisation passerait par une obligation de moyen imposée aux employeurs du privé comme du public, associée à des négociations de branches ou dans les ministères. Des incitations fiscales seraient nécessaires, ainsi que des dispositifs d’adaptation au financement du surcoût initial lié à la couverture des risques en cours. L’objectif serait d’instaurer une couverture incluant un socle de couverture universelle, sur les risques décès et invalidité, un complément de garanties à adapter selon les besoins et, enfin, des dispositifs de prévention.

Une revendication ambiguë

On comprend, certes, aisément l’intérêt que les assureurs peuvent trouver à une extension du périmètre d’un marché important de protection sociale. On le comprend d’autant plus aisément qu’une telle extension signifierait, dans le même temps, une extension du périmètre de la mutualisation d’un risque dont les équilibres actuels ne sont pas évidents à définir. Malgré ces éléments, le pari d’une généralisation de la couverture prévoyance des actifs demeure risqué. En effet, selon toute logique, elle devrait avoir les mêmes effets que la généralisation de la complémentaire santé dans le privé, à savoir une bureaucratisation toujours plus poussée et une diminution de la rentabilité du marché.

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