Cet article est paru sur le site du syndicat de salariés FO
Neuf organisations de l’intersyndicale d’Air France dont FO (pour les navigants commerciaux/PNC et les salariés au sol) ont annoncé 18 juin la levée du préavis de grève déposé pour la période du 23 au 26 juin. Les syndicats estiment « plus efficace » de s’adresser au futur P-DG de plein droit qui devrait être nommé en juillet pour faire valoir la revendication salariale dans le cadre d’une négociation. Depuis février et après quinze journées de grève, les trois catégories de personnels (pilotes, personnels au sol, navigants commerciaux) demandent toujours un rattrapage de la perte de pouvoir d’achat due notamment à six années de gel des salaires dans la compagnie.
Neuf organisations, dont FO, de l’intersyndicale d’Air France ont décidé le 18 juin de lever le préavis de grève qui avait été déposé pour la période du 23 au 26 juin. Seul un syndicat de pilotes a décidé de maintenir le mouvement de grève. Pour les neuf organisations (FO pour les navigants commerciaux/PNC et les salariés au sol) il s’agit d’avoir du sang froid pour aboutir
, autrement dit pour faire entendre la revendication salariale et rouvrir des négociations.
Entre février et mai, les salariés de la compagnie ont effectué quinze journées de grève et tenté de faire reconnaitre leur revendication : une augmentation générale des salaires susceptible de rattraper la perte de pouvoir d’achat accumulée depuis six ans. Au mois d’avril, l’intersyndicale demandait ainsi une augmentation de 5,1%, concédant un versement en deux temps sur l’année 2018.
L’entêtement de la direction et du P-DG d’Air France, M. Jean-Marc Janaillac, n’a hélas pas permis d’aboutir à un accord. Pire la direction a voulu consulter l’ensemble des salariés sur son ultime proposition salariale consistant en un plan triennal de modération salariale. À 55,44% les salariés ont rejeté cette offre, ce qui a entraîné la démission du P-DG lequel avait voulu jouer son poste dans cette consultation.
De l’efficacité des menaces…
Depuis ? Les personnels ont réitéré leur demande d’une hausse générale et substantielle des salaires. La direction est toutefois restée sourde. La présidente par intérim et sans pourvoir exécutif, Mme Anne-Marie Couderc, a indiqué qu’elle ne disposait pas de mandat du conseil d’administration pour ouvrir des négociations salariales.
Tentant de calmer le mécontentement des personnels, la présidente avait annoncé le 14 juin quelques mesures (rénovations de locaux, places de parking…) bien loin de satisfaire. Ces annonces ne portaient aucunement en effet sur les salaires ce qui revenait à une énorme provocation
envers les salariés s’insurgeaient les syndicats.
Ce même jour, l’intersyndicale maintenait alors la possibilité du mouvement de grève prévu du 23 au 26 juin. Ces derniers jours, les organisations ont tenu une nouvelle intersyndicale (le 18 juin) et constaté que la menace de ce mouvement de grève avait produit quelques fruits. Le processus de recrutement d’un futur P-DG de plein droit a ainsi été accéléré
note FO. La nomination d’un P-DG devrait intervenir ainsi à la mi-juillet au plus tard
assure la présidente.
La sortie de conflit est accessible
Des négociations « Off » (non officiellement ouvertes) ont eu lieu par ailleurs en amont du CCE
indiquent les neuf organisations. Nous sommes passés très près d’une proposition d’augmentation qui a été bloquée au dernier moment par le Conseil d’administration
regrettent-elles. Alors que cette intersyndicale doit se réunir à nouveau le 2 juillet, tous les espoirs des salariés se tournent vers le futur P-DG. Sa première mission sera de régler la question des salaires
promet Mme Anne-Marie Couderc.
Les neuf organisations en prennent bonne note… Elles ont décidé qu’il est pour l’instant plus efficace d’attendre le bon interlocuteur
, soit le futur P-DG, pour négocier les salaires. La sortie de conflit est accessible avec une direction à la hauteur
souligne l’intersyndicale. Par ailleurs la direction ne pourra pas arguer qu’elle ne fait aucune annonce sur les salaires pour cause de mouvement de grève…
Quatre mois après le début du conflit sur les salaires à Air, France, la balle est donc encore une fois dans le camp de la direction. L’offre salariale qui sera faite par le prochain P-DG devra être à la hauteur de la revendication.