Si le contrat de travail à durée indéterminée est la forme dominante de la relation de travail entre un employeur et un salarié, il n’est pas forcément signe de stabilité. Ainsi, une étude de la DARES montre qu’en 2015, 36,1% des CDI sont rompus moins d’un an après leur signature. Et le premier motif est la démission.
Contrairement à l’idée que l’on peut s’en faire, les ruptures de CDI à l’initiative du salarié représentent la moitié des fins de contrats. Alors, si le CDI bénéficie encore de l’idée selon laquelle il est un gage de sécurité de l’emploi, la réalité est toute autre.
La démission vient particulièrement des jeunes hommes peu qualifiés
Au regard des chiffres avancés par le rapport, il est possible de classer les démissions selon plusieurs paramètres. Le premier est que ce phénomène touche principalement les jeunes. Si les 15 à 24 ans concentrent la plus grande part d’entrée en CDI (31,7%), ils sont aussi ceux qui démissionnent le plus avec 45,6% la première année. A l’extrême opposé, on retrouve les 55 ans et plus qui ne rentrent qu’à 4% en CDI mais qui sont un peu moins de 13% à démissionner la première année.
En ce qui concerne les catégories socioprofessionnelles, les cadres sont très peu touchés par les CDI de moins d’un an rompus par les démissions, à peine 7%. A l’inverse, les employés (qualifiés et peu qualifiés) et les ouvriers (qualifiés et peu qualifiés) représentent 75,5% des départs.
La démission, quid de l’employeur ?
A l’heure des questionnements sur l’indemnisation des démissionnaires, ces chiffres risquent de ne pas réjouir les partenaires sociaux. En parallèle, on peut aussi comprendre la propension des entrepreneurs à user de contrats courts qui ont l’avantage de limiter les risques non-prévus de démission hâtive. Mais là encore, l’annonce de Bruno Le Maire risque de redistribuer les cartes.
Ce que ne dit pas le rapport c’est que, bien avant l’annonce d’Emmanuel Macron d’indemniser les chômeurs tous les 5 ans s’ils ont un projet professionnel solide, il est déjà possible de toucher le chômage si la démission est considérée comme légitime.