Contre les déserts médicaux, le professeur André Grimaldi, éminent chercheur en diabétologie, a proposé que les étudiants en médecine, aussi généralistes que spécialistes, puissent être affecté dans des zones peu pourvues pour y faire leurs armes avant d’être titularisés. Leur motivation y serait valorisée et mesurée.
VIDEO. Plan santé : un médecin propose d'envoyer dans les déserts médicaux les étudiants aux notes moyennes https://t.co/eGyeNAtTku pic.twitter.com/MZb0VaJcSH
— franceinfo (@franceinfo) 18 septembre 2018
Actuellement, deux thématiques animent les débats dans la médecine : les déserts médicaux et le numerus clausus. Pour lutter contre ces deux phénomènes, le Professeur André Grimaldi (que nous avions épinglé pour ses liens avec l’industrie du sucre), professeur émérite de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière, a proposé une solution étonnante mais pas incongrue.
« Si vous avez dix de moyenne, que la médecine est votre vie, alors vous serez médecin »
Reçu au micro de FranceInfo, le professeur Grimaldi a proposé que les étudiants en médecine qui sont un peu trop juste pour passer par le circuit classique puissent bénéficier d’une seconde chance où leur volonté et leur engagement seraient mesurés.
Et pour cause. André Grimaldi propose que ceux qui sont recalés aux concours puissent exercer dans les déserts médicaux avant d’être titularisés.
Il y a ce fameux numerus clausus où il vous faut 14 de moyenne pour faire médecine. On aurait pu dire : si vous avez dix de moyenne, que pour vous, médecine c’est vraiment indispensable, c’est votre vie, alors vous prenez l’engagement que pendant cinq ans, vous serez médecin dans un désert médical, et puis après…
Professeur André Grimaldi sur FranceInfo
« Pas des médecins au rabais ! »
La proposition a immédiatement fait réagir, aussi bien à l’antenne que sur les réseaux sociaux. Certains l’accusent de vouloir affecter aux déserts médicaux des médecins aux rabais, ceux qui ne satisferaient pas ou peu aux exigences de la professions. Une idée rapidement réfutée par le professeur qui argue que la sélection et les examens mettent parfois à rude épreuves de bons candidats.
Ce ne sont pas des médecins « au rabais », on connaît bien les aléas d’une sélection – vous étiez en stress le jour de l’examen, vous aviez eu une angine – bref, les bons à l’examen ne sont pas les bons à l’arrivée ! Par contre les motivés, ça c’est clé. C’est pas une coercition, c’est un engagement donnant/donnant. Pour certains, ne pas faire médecine, c’est un traumatisme […], un effondrement.
Professeur André Grimaldi sur FranceInfo
Ensuite interrogé sur la faisabilité et la généralisation de sa proposition, le professeur estime que la mesure pourrait ne pas seulement concerner la médecine généraliste. Les spécialistes, mais aussi toute la médecine quelle que soit la branche, pourrait bénéficier de la mesure.
Vous serez cardiologue mais… vous avez cinq ans dans un désert médical. En France, on est étonné d’avoir de bonnes idées mais d’avoir beaucoup de mal à les mettre en pratique
Professeur André Grimaldi sur FranceInfo