Pour le MEDEF, la France est déjà en “récession”

Pour la France, tous les signaux virent décidément au rouge en cette fin d’année 2024 : alors que les perspectives budgétaires et politiques, voire institutionnelles, du pays apparaissent fort incertaines, la conjoncture économique connaît une dégradation aussi rapide que franche.

Dans une interview qu’il a accordée hier au Journal du Dimanche (JDD), le président du MEDEF Patrick Martin s’est inquiété de cette dégradation, affirmant que la France était rentrée en “récession”. S’il a qualifié cette récession de “légère”, le président du MEDEF s’est néanmoins montré alarmiste. “Je pense qu’au moment où je vous parle, nous sommes déjà rentrés en légère récession. Toutes les dernières estimations publiques ou d’organismes économiques, à demi-mot, le disent”, a-t-il d’abord estimé, avant de poursuivre avec des éléments moins rassurants encore : “certains indicateurs sont particulièrement inquiétants : la moitié des investisseurs étrangers qui disaient vouloir investir en France ont suspendu voire annulé leur projet. Autre signal d’alerte, nous comptabilisons 66.000 dépôts de bilan cette année. Un record historique”.

Sans aller jusqu’à mettre en cause l’action de notre “Mozart de la finance” national, le patronat français, pourtant grand soutien du chef de l’Etat et de son action, ne peut toutefois que constater que la politique économique macroniste est un vaste échec.

Partant de là, Patrick Martin a appelé les “responsables politiques” à un nécessaire “sursaut” à court terme. Il a en effet jugé nécessaire “un sursaut” et “une prise de conscience de nos responsables politiques car, en leur parlant quotidiennement, je m’inquiète que beaucoup ne mesurent pas assez cette fragilité conjoncturelle et la rudesse de la compétition internationale”. Un doux euphémisme pour dire que ces responsables sont, il est vrai, et pour une part importante d’entre eux, tout à fait hors sol. Evoquant l’échéance prochaine de la nomination d’un nouveau Premier ministre, le président du MEDEF a, enfin, estimé inévitable qu’il prenne en compte ces “réalités économiques difficiles”, “au-delà du seul budget” a-t-il ajouté – semblant se prononcer ici en faveur d’une refonte de l’action publique qui aille dans le sens d’une nette réduction de sa voilure.

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