Cette publication été initialement diffusée sur le site du syndicat de salariés CFTC
Même si le réchauffement climatique ne nous parait pas évident tous les jours – dans la mesure où, pour l’instant, il demeure supportable – on ne peut plus en nier la réalité.
Les événements météorologiques de grande ampleur qui ont récemment frappé l’Occitanie et la région Paca sont là pour nous le rappeler. Les dernières études aussi, comme celles qui confirment que la pollution atmosphérique est à l’origine de plusieurs dizaines de milliers de décès prématurés chaque année.
Le dernier rapport du Giec révèle, en outre, que pour contenir le réchauffement climatique à 1,5 degré à la fin du siècle, il faut impérativement diminuer de 45 % les émissions de gaz carbonique d’ici à 2030 par rapport à 2010, et atteindre la neutralité carbone (zéro émission de CO2) entre 2045 et 2055. Il est, enfin, avéré que plus on tarde à agir, plus le coût sera exorbitant ; tout le problème réside dans le fait que nous sommes incapables, à titre individuel, de nous projeter dans un aussi long terme. Pour toutes ces raisons, la CFTC s’est prononcée fin 2016, conformément aux préconisations contenues dans la motion d’orientation de son dernier congrès à Vichy, en faveur d’une accélération de la hausse de la contribution carbone de la Taxe intérieure sur la Consommation d’Energie (TICPE) prévue par la loi de Transition énergétique.
Mais elle l’a fait dans un contexte de baisse de prix du pétrole qui rendait ce relèvement indolore, et surtout à condition que les recettes soient affectées à la mise en place de mesures favorables à la transition écologique comme, par exemple, l’augmentation du chèque énergie versé aux ménages les plus défavorisés ou une contribution au financement des travaux relatifs à l’amélioration de l’isolation thermique des bâtiments anciens, et non pour rembourser la dette publique contractée auprès des marchés financiers. Or, le contexte international qui pèse sur l’évolution des prix du pétrole a changé et, sur les quelque trente milliards de recette envisagé, seuls sept petits milliards seraient consacrés à la transition écologique.
Dans ce contexte, la grogne de nos concitoyens est légitime et il appartient à chacun d’adopter en conscience le mode de contestation qui lui semble le plus adéquate. La CFTC ne reste pas l’arme au pied, mais elle agit là où elle le doit avec les moyens qui ont toujours été les siens, notamment et d’abord par la réflexion et le dialogue, en partenariat avec des associations de défense de la famille, des ONG environnementalistes et les partenaires sociaux de bonne volonté, mais aussi l’Etat en défendant le fléchage des recettes issues de la taxe carbone dans un sens favorable à la transition écologique et solidaire. Sur le terrain, nos structures doivent également relayer ce type de collaboration et œuvrer de façon constructive à la préservation de la planète, notre maison commune.