En début de semaine, Klesia et la confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ont annoncé avoir signé un accord pour la prévention dans la branche des transports. La nouvelle n’a pas plu à tout le monde, notamment du côté des représentants des professions médicales – et pas des moindres.
Deux dispositifs centraux
L’accord Klesia-CSMF institue essentiellement deux dispositifs. Le premier consiste en une consultation de prévention de 45 minutes, rémunérée 125 euros – mais sans avance de frais pour les salariés. Le communiqué de presse précise que “l’ensemble des médecins, qu’ils soient ou non adhérents à la CSMF, pourront participer à ce dispositif, sous réserve d’avoir été préalablement formés, et les salariés auront le libre choix de leur praticien”. D’autre part, en fonction des résultats de cette consultation, un programme de formation prévu pour durer trois heures sera organisé pour les salariés qui en auront besoin. Il sera organisé par l’association confédérale pour la formation médicale.
Une organisation remise en cause
A peine signé, l’accord Klesia-CSMF fait l’objet de nombreuses critiques. MG France, une organisation syndicale importante de médecins généralistes, estime en premier lieu que l’organisation des dispositifs prévus par l’accord n’est pas satisfaisante. Le syndicat considère d’une part que le médecin traitant est très insuffisamment intégré dans la boucle. D’autre part, MG France dénonce le fait que la formation de trois heures sera “assurée exclusivement par la filiale de formation de la CSMF”.
Privatisation et réseaux de soins ?
A ces critiques s’en ajoutent d’autres, bien plus fondamentales. L’accord entre l’IP et la confédération médicale est accusé d’ouvrir la voie à la privatisation de l’accès aux soins par le moyen de la légitimation des réseaux de soins. Ainsi, MG France déplore le fait que la CSMF “décide de confier les clés d’un acte de prévention à un acteur privé”, tandis que le Dr Jean-Paul Hamon, président de la fédération des médecins de France (FMF) a jugé que l’accord signé par la CSMF créait un “réseaux de médecins” qui s’intégrait tout à fait à la “succession d’engagements désastreux” qu’elle avaient pris ces dernières années.
La CSMF a, certes, assuré que toutes ces critiques étaient infondées, tout particulièrement celles relatives aux réseaux de soins. Il est vrai qu’il serait tout de même curieux qu’un syndicat de médecins oeuvre à la suppression du peu de caractère “libéral” qu’il reste à la médecine française…