Le PLFSS 2020 sera présenté en conférence de presse lundi prochain à midi. A cette occasion, la ministre de la santé Agnès Buzyn et le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin détailleront les mesures retenues dans le projet de loi.
Nous savons que la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM) a déjà identifié un peu plus de 2 Mds€ de baisse de dépense à réaliser. Plusieurs propositions étaient d’ailleurs faites en ce sens en juin dernier. A priori, les organismes complémentaires d’assurance maladie ne devraient pas avoir à fournir de nouveaux efforts : ils doivent déjà faire avec la mise en oeuvre, sans surcoût, du RAC0.
Quelques propositions de la CNAM pour le PLFSS 2020
Dans son rapport, la CNAM propose de surveiller de près le recours aux antibiotiques. On se souvient de la campagne “les antibiotiques c’est pas automatique”. Il faut croire que cela pourrait revenir avec la mise en place d’une campagne spéciale. De plus, l’Assurance maladie souhaite que plusieurs mesures soient prises pour limiter l’antibiorésistance (tests en pharmacie, conseils en antibiothérapie, aide à la prescription…). L’idée est d’économiser 75 M€ en 2020.
Une autre proposition est de limiter les prescriptions hospitalières de pansements à 7 jours. L’objectif est de ne plus gaspiller et de permettre aux infirmiers de prescrire eux-mêmes les pansements utiles en fonction de l’évolution des patients. Economie envisagée : 75 M€ également.
La CNAM envisage aussi d’intéresser économiquement les prescripteurs libéraux lorsqu’ils respectent les recommandations officielles. Cela passera par la prescription de médicaments génériques, la limitation dans le temps de certaines prescriptions. L’économie potentielle serait de 121 M€.
On retrouve aussi des pistes de solutions plus classiques comme le renforcement de la lutte contre les fraudes et abus, le développement de la chirurgie ambulatoire, le développement de nouvelles actions de maîtrise médicalisée.
A moyen et long terme la CNAM a aussi identifié des pistes d’améliorations s’agissant de l’accès aux soins des personnes en situation de handicap, de l’implication des patients dans la limitation des dépenses de santé, dans l’amélioration de la pertinence des prescriptions et parcours de soins, dans le développement de l’ambulatoire en médecine.
Outre ces propositions d’économies, Agnès Buzyn a déjà fait savoir que certaines dépenses seraient augmentées. Ainsi les établissements pour personnes âgées vulnérables recevraient des crédits supplémentaires pour employer plus de personnel et réserver un meilleur accueil aux pensionnaires.
Les OCAM devraient être épargnés par le PLFSS 2020
Dans le PLFSS 2020, le seul élément qui devrait impacter directement les complémentaires santé sera le déremboursement progressif de l’homéopathie. Effectivement, la sécurité sociale ne remboursera plus que 15% de la base de remboursement l’année prochaine, au lieu de 30% cette année.
En dehors de cela, les organismes auront déjà fort à faire pour encaisser le surcoût engendré par la mise en place de la réforme du RAC0 (ou 100% santé). Cette réforme ne doit pas entrainer de hausse de cotisation directe : si hausse il y a, elle devra être justifiée par l’évolution des remboursements et la nécessité d’équilibre des contrats et régimes.
Sauf surprise lors des annonces de lundi prochain, les complémentaires santé devraient pouvoir dormir sur leurs deux oreilles.