Le PLFSS 2019 est actuellement épluché, décortiqué. Parmi les article, celui qui est affublé du numéro 42 devrait particulièrement intéressé les professionnels de santé et les citoyens lambda. Il fait une grande avancée vers le déremboursement de l’homéopathie.
Le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2019 ouvre donc officiellement la voie au déremboursement. La question qui agite le milieu médical depuis plusieurs mois maintenant, devrait prochainement trouver son épilogue.
Admis ou exclus du remboursement
Consulté par l’AFP, l’article 42 du PLFSS2019 précise que les « règles de prise en charge » de l’homéopathie, autrement dit si ces médicaments sont « admis ou exclus » du remboursement par l’Assurance maladie, « seront bientôt définis par décret en Conseil d’Etat« .
Alors que le ministère de la Santé saisissait la Haute Autorité de Santé en août dernier, le gouvernement espère « clarifier la cadre d’évaluation » alors que la HAS doit se « prononcer sur le bien-fondé de la prise en charge des médicaments homéopathiques au regard des données existantes. »
[Devront aussi être déterminées] les conditions dans lesquelles ces médicaments homéopathiques peuvent le cas échéant être admis ou exclus de la prise en charge par l’assurance maladie.
PLFSS 2019
Quel impact pour le déremboursement ?
En août dernier, Le Parisien joignait le laboratoire Boiron, géant de l’homéopathie, qui affirmait que « 50% des plus de 18 ans l’ont utilisée« . De son côté, la Sécurité Sociale expliquait avoir remboursé « 128,5 millions d’euros de médicaments homéopathiques en 2016, sur un total de 25 milliards d’euros de médicaments remboursés« .
Outre des conséquences financières, la question du déremboursement agite aussi les bancs des facultés. Début septembre, la fac de médecine de Lille suspendait son diplôme d’université (DU) d’homéopathie alors qu’une dizaine d’étudiants étaient déjà inscrits. « Une prise de position, assume Didier Gosset, Doyen de la faculté de médecin. Je ne veux pas continuer à enseigner dans ma faculté une pratique qui n’est pas scientifiquement reconnue à ce jour. »
Mais ces dernières semaines, une pétition en ligne a vu le jour pour rétablir l’enseignement. Elle a d’ores et déjà recueillie près de 30 000 signatures. Ses créateurs expliquent vouloir « sensibiliser au fait que la suppression d’un tel enseignement peut être dangereux, explique le médecin nordiste. »
L’allopathie et l’homéopathie sont des médecines complémentaires. Supprimer l’enseignement de la seconde, c’est permettre à des gens non-compétents, non-certifiés de prescrire de l’homéopathie, sans aucun examen clinique et paraclinique.
Pétition pour le maintien de l’enseignement universitaire de l’homéopathie