Alors que les assureurs sont pressés de toutes parts de contribuer à l’indemnisation des pertes d’exploitation subies par les entreprises du secteur de l’hôtellerie-restauration (HCR), des négociations entre les organisations patronales de l’assurance et des HCR se tiennent actuellement à ce sujet.
En cas d’échec de ces discussions patronales, l’Etat pourrait intervenir par la voie législative.
Discussions entre la FFA et le patronat des HCR
A la suite de la réunion qui s’est tenue le 24 avril dernier à l’Elysée au sujet de la situation du secteur du tourisme et durant laquelle le Président de la République Emmanuel Macron a demandé aux assureurs de faire “plus” et “mieux” afin d’aider les HCR, une discussion s’est ouverte entre la fédération française de l’assurance (FFA) et les principales organisations patronales des HCR : l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), le GNC (groupement national des chaînes hôtelières) et le GNI (indépendants). L’enjeu des échanges est de déterminer les conditions d’une prise en charge des pertes d’exploitation du secteur.
Ces débats, que l’on imagine sans peine quelque peu tendus, doivent l’être d’autant plus que, du côté des assureurs, la ligne de front est loin de se distinguer par sa grande homogénéité. Rappelons en effet qu’au grand dam des grandes compagnies d’assurance, plusieurs bancassureurs de la place – et pas des moindres – ont entrepris, chacun de son côté et selon des modalités spécifiques, de procéder à un certain nombre de prises en charge de pertes d’exploitation.
L’Etat en embuscade
Il va sans dire que les pouvoirs publics suivent de très près les négociations entre la FFA et le patronat des HCR. D’une part, afin de permettre d’en savoir plus sur les montants dont il est question dans cette affaire, la banque publique d’investissement (BPIFrance) doit finaliser d’ici peu un rapport d’estimation des pertes d’exploitation des HCR et, plus globalement, du tourisme. Ce rapport semble devoir être considéré comme à ne pas négliger puisque Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat au tourisme, l’a qualifié de “travail précieux pour avoir un dialogue sérieux entre les acteurs de la filière et les assureurs”.
Autrement dit : en cas d’échec de la négociation entre les représentants patronaux des deux secteurs, les pouvoirs publics disposeraient contre les assureurs d’un argument dont on imagine mal qu’ils n’en feraient pas usage. Interrogé par l’AFP, le gouvernement a d’ailleurs fait savoir que si la prochaine réunion entre la FFA et le patronat des HCR, prévue le 11 mai prochain, ne donnait pas lieu à un accord, “la voie législative serait une option sérieuse”. Les choses sont clairement dites.