Parcoursup : le Conseil d’Etat interdit aux universités de livrer l’algorithme aux syndicats

Le Conseil d’État a jugé que les universités peuvent refuser de communiquer les critères d’examen des dossiers des candidats aux syndicats étudiants, dans le cadre de la procédure Parcoursup, rejetant ainsi une demande de l’Unef.

 

Une université est libre de refuser de communiquer aux syndicats étudiants les critères d’examen des dossiers des candidats sur Parcoursup. C’est ce qu’a décidé le Conseil d’État, rejetant ainsi une demande du syndicat étudiant Unef, dans une décision rendue mardi 11 juin. Il annule donc le jugement du tribunal administratif de Guadeloupe qui avait en février dernier «enjoint» à l’université des Antilles de publier les algorithmes locaux utilisés par l’établissement pour classer, à travers Parcoursup, les candidats à ses licences. 

Les candidats peuvent demander ces informations

Le syndicat étudiant Unef avait demandé à l’université des Antilles, en juin 2018, de lui communiquer les documents informatiques qu’elle utilisait pour l’examen des candidatures et avait essuyé un refus. L’Unef avait alors porté l’affaire en justice. 

Mais «seuls les candidats sont susceptibles de se voir communiquer les informations relatives aux critères et modalités d’examen de leurs candidatures ainsi que les motifs pédagogiques», note le Conseil d’État. Or le syndicat «n’avait pas la qualité de candidat ayant soumis une candidature à l’entrée dans cette université». 

Le Conseil d’État rappelle toutefois que «depuis le décret du 26 mars 2019, postérieur au litige, les établissements d’enseignement supérieur doivent désormais publier les critères généraux utilisés dans leur procédure de sélection». 

«Le danger serait d’ouvrir une boîte de Pandore de l’atteinte au secret des délibérations»

L’Unef, deuxième syndicat étudiant, conteste les nouvelles modalités d’accès à l’université, mises en œuvre à la rentrée 2018 à travers la plateforme Parcoursup, estimant qu’elles introduisent une sélection. Jusqu’alors, l’obtention du bac était la seule condition requise pour être accepté dans la licence de son choix. En cas de demandes supérieures au nombre de places dans une licence, les candidats étaient tirés au sort. 

Pour l’université des Antilles, comme pour la Conférence des présidents d’université (CPU) qui soutenait sa requête, le classement des candidatures relève du principe souverain de la délibération. «Le danger serait d’ouvrir une boîte de Pandore de l’atteinte au secret des délibérations», avait ainsi mis en garde Cédric Uzan-Sarano, avocat de la CPU, lors de l’audience devant le Conseil d’État. 

Pour l’Unef, les algorithmes interviennent non pas dans la phase ultime de délibération, mais en amont dans celle de sélection. L’Unef a lancé des procédures auprès de plusieurs tribunaux administratifs pour réclamer la publication de ces «algorithmes locaux» qui listent, selon lui, les critères définis par une université pour sélectionner les bacheliers. 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Indemnité de cantine fermée “covid” : le juge tranche en défaveur des télétravailleurs

La crise sanitaire de 2020 a provoqué la fermeture de nombreux lieux de rassemblement de population, dont la fameuse cantine d'entreprise. Or, certaines entreprises ont dû maintenir une activité dans leurs locaux pour assurer la continuité de service. Dans ce cadre, une indemnité dite de cantine fermée a été mise en place pour permettre aux salariés présents de ne pas être lésés par la fermeture du restaurant normalement accessible dans le cadre de leur emploi. Mais cette indemnité a fait naître quelques litiges, dont...
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...
Lire plus

Un hôpital condamné pour faute inexcusable après l’agression physique d’une salariée

C'est un arrêt très important que vient de rendre la Cour de cassation au sujet de la responsabilité d'un hôpital en cas d'agression physique de l'un de ses employés. On ne compte plus les faits divers rapportant de tels événements, souvent survenus ces dernières années dans des services d'urgences saturés. Ici la Cour reprécise les éléments caractéristiques de la faute inexcusable en matière d'obligation légale de sécurité et de protection de la santé des salariés. ...