Ordonnances travail : FO publie son bilan

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés FO.

 

Le gouvernement a dévoilé le 31 août les cinq ordonnances réformant le Code du travail. La confédération FO a fait une première analyse du résultat de trois mois de rapport de forces et de combat syndical. 

La tenue d’une véritable concertation – à l’inverse de la loi Travail de 2016 – constituait un préalable pour FO ; celle-ci s’est achevée jeudi dernier avec la présentation, par le Premier ministre et la ministre du Travail, de leurs ordonnances. Dans une première réaction, la confédération a distingué ce qu’elle avait réussi à obtenir, ce qu’elle avait réussi à éviter et ce à quoi elle demeurait opposée. 

Dans cette dernière catégorie, elle considère notamment que le barème en cas de dommages et intérêts pour licenciement abusif est dans son principe contestable et insuffisant, bien qu’elle ait obtenu un meilleur plancher que celui prévu au départ, ainsi qu’une augmentation du nombre de cas où le juge pourra déroger au plafond (en cas de violation de liberté fondamentale, de harcèlement moral ou sexuel, de discrimination, d’égalité professionnelle…) et par ailleurs une augmentation de l’indemnité légale de licenciement de 25 %. 

La confédération est aussi en désaccord avec le droit à l’erreur accordé à l’employeur quand il rédige la motivation d’un licenciement. En cas de vice de forme, la sanction ne pourra excéder un mois de dommages et intérêts. 

FO conteste aussi la possibilité pour l’employeur d’éviter les élections de délégués du personnel dans les entreprises de 11 à 20 salariés. 

Autre désaccord : les entreprises peuvent négocier les primes, comme l’ancienneté et le treizième mois. Cependant, en l’absence d’accord d’entreprise, c’est l’accord de branche qui s’appliquera. 

 

Ce qui a été obtenu…

La confédération FO souligne avoir malgré tout réussi à préserver la branche, puisque que le nombre de thèmes de négociation sur lesquels elle prévaut sur l’entreprise passe de six à onze. La négociation de branche continue de primer sur les salaires minima ; les classifications ; l’égalité professionnelle ; la prévoyance ; la période d’essai ; les conditions de la poursuite du contrat de travail entre deux entreprises en cas de vente, fusion, succession… ; la mutualisation des fonds du paritarisme, la mutualisation des fonds de la formation, la durée du travail pour les professions et emplois déterminés comportant des périodes d’inaction. 

 

22 septembre

C’est le jour où les ordonnances passeront en Conseil des ministres. 

 

La régulation des CDD ne se fera pas au niveau de l’entreprise, comme prévu à l’origine, mais au niveau de la branche. FO a également obtenu que les motifs de recours aux CDD et la prime de précarité restent définis par la loi. 

L’instauration du CDI de chantier, contesté aussi dans son principe par FO, se négociera également au niveau de la branche et non de l’entreprise comme, là aussi, prévu à l’origine. 

Quatre autres thèmes peuvent aussi être verrouillés par la branche si elle le stipule expressément, dont deux à la demande de FO : l’effectif à partir duquel les délégués syndicaux peuvent être désignés, leur nombre et la valorisation de leur parcours syndical, et l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés. Les deux autres thèmes sont les primes pour travaux dangereux ou insalubres et la prévention des effets de l’exposition aux facteurs de risques professionnels. 

Enfin, la confédération se félicite d’avoir obtenu le principe d’accords types de branche pour les TPE-PME. 

 

… Et ce qui a été évité

D’autres points ont pu être évités, indique la confédération. Le délai pour recourir aux prud’hommes en cas de licenciement est réduit de deux ans à un an et non à six mois, comme souhaité par le gouvernement. 

La possibilité pour l’employeur de négocier sans syndicat concerne les entreprises de moins de 50 salariés et non celles de moins de 300, comme le voulait le patronat. Le seuil de déclenchement d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) reste de dix salariés et ne passe pas à trente. 

En revanche, la possibilité pour les entreprises de faire des ruptures conventionnelles collectives via des départs volontaires en dehors d’un plan social, par accord homologué par l’administration, est encore en train d’être analysée par le service juridique de la confédération. Peut-être un désaccord de plus à venir… 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Epargne retraite : le nouvel arrêté à connaître

L'arrêté pris pour appliquer la réforme de l'épargne retraite vient de paraître au Journal officiel. Cet arrêté du 1er juillet 2024, tout juste paru, réécrit l'arrêté du 7 août 2019 en l'adaptant au nouveau cadre de l'épargne retraite. Ce texte n'entrera en vigueur que le 24 octobre 2024, le temps pour tous les professionnels du secteur de s'y...

Les syndicats représentatifs de chauffeurs VTC sont connus

Au lendemain de la publication de la représentativité des organisations patronales dans le secteur des plateformes de VTC, la mesure de représentativité des syndicats de chauffeurs vient de paraître. L'arrêté de représentativité indique que 4 syndicats sont représentatifs. La FNTL FO UNCP...

La Mutuelle Just termine son plan d’investissement avec un déficit favorable

La Mutuelle Just publie son résultat pour l'année 2023 en faisant le bilan du plan d'investissement triennal engagé en 2021. Lors du lancement du plan, le déficit cumulé sur 3 ans était attendu à 5 M€. Force est de constater que la trajectoire suivie par la mutuelle a été bien plus positive qu'attendu. D'après le rapport annuel de la Mutuelle Just, le déficit cumulé sur les 3 ans d'activité de 2021 à 2023 n'atteint qu'un peu plus de 3,8 M€, soit près de 1,2 M€...