Alors que, comme nous l’avons vu hier, François Hommeril durcit le ton contre le gouvernement et son projet de réforme du Code du Travail, du côté de la CFTC, on se veut beaucoup plus conciliant vis-à-vis de l’exécutif. Invité hier sur France Info, Philippe Louis, le président de la centrale chrétienne, a estimé que l’action gouvernementale était légitime et qu’elle ne devrait pas mener à un bouleversement des droits des salariés.
Affirmant que les ordonnances étaient faites “pour les entreprises” et non pas pour “le patronat”, M. Louis a jugé qu’elles avaient de bonnes raisons d’être prises. “Ramener la négociation dans l’entreprise, ce n’est pas aberrant parce que si les entreprises changent, les attentes des salariés changent aussi. Donc autant discuter dans l’entreprise pour être plus à l’écoute des salariés” a-t-il en effet affirmé.
A ceux qui considèrent qu’une telle évolution est dangereuse pour les salariés, le président de la CFTC répond qu’il n’y a guère de raisons de s’inquiéter. D’après lui, le gouvernement s’est voulu rassurant quant au contenu de son texte : “Les domaines où l’on peut faire du dumping social et où les entreprises peuvent se faire de la concurrence déloyale vont être conservés par la branche”. Plus encore, toujours selon Philippe Louis, les ordonnances devraient renforcer le rôle des branches : “Certaines primes pourraient être laissées au niveau de la branche sur la durée et l’organisation du travail. Certaines choses pourraient remonter à la branche alors que c’était redescendu complètement dans l’entreprise”.
L’interview du président de la CFTC appelle finalement un commentaire. Soit la CFTC dit vrai et le projet gouvernemental risque de décevoir ses partisans politiques et patronaux, soit, plus probablement, la CFTC prépare le terrain à sa non participation à un éventuel mouvement social contre la réforme du Code du Travail.