Comme ceci était prévisible, la position relativement conciliante de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, à l’égard des ordonnances gouvernementales portant réforme du Code du Travail, fait des remous en interne. Développement de la contestation sociale contre le projet de réforme de l’exécutif y contribuant sans doute, certaines fédérations importantes de la CFDT commencent à faire entendre leur propre partition, bien plus critique que celle de leur maison-mère.
Etant donné la forte couverture médiatique dont bénéficie l’appel à “l’action” lancé aujourd’hui à l’attention des routiers par la fédération CFDT des transports – en lien d’ailleurs avec la CFTC des transports – il n’aura d’une part échappé à personne que cette organisation n’est pas tout à fait sur la même ligne que les dirigeants confédéraux. Dénonçant un “typhon social” à venir dans les transports, la fédération CFDT des transports assure que “les salariés du transport routier vont être privés du Code du Travail”. Partant de là, elle estime nécessaire d’engager une mobilisation contre les ordonnances. L’unité d’action avec la CGT et FO transports n’est, certes, pas encore d’actualité mais, jusqu’à quand ?
Cette première remise en cause de l’autorité de Laurent Berger a été suivie d’une autre, provenant de la fédération de la métallurgie. Dans un courrier transmis à l’AFP, la FGMM estime que la mise en place des ordonnances va avoir de mauvaises conséquences pour les salariés. “Les militants vivent depuis plusieurs années une accumulation de réformes qui devient insupportable et qui est un des éléments contribuant à la dégradation du dialogue social. Le patronat affiche une belle vitrine sociale mais dans les faits est très souvent rétrograde et antisyndical” juge en effet la fédération. Elle ne comprend pas la position de Laurent Berger de ne pas appeler à la mobilisation générale. “Ce qu’attendent les militants, relayés massivement par l’expression des membres du bureau fédéral, c’est un appel national à manifester de la part de la CFDT” affirme-t-elle en conséquence.
Laurent Berger serait-il en passe de connaître les mêmes déboires que Jean-Claude Mailly ?