Nouveaux tarifs à l’hôpital : même les médecins ne s’y retrouvent pas

Alors que des revalorisations tarifaires concernant la prise en charge des urgences à l’hôpital sont entrées en vigueur pour limiter les passages inutiles, la Fédération des médecins de Francedénonce les flous et les incompréhensions auxquelles vont se heurter les urgentistes.  

C’est une espèce de serpent qui se mord la queue qui semble faire son apparition. En septembre dernier, la Fédération française hospitalière lançait l’alerte sur la saturation et le manque de moyens des services des urgences dans les hôpitaux. Pour limiter ces phénomènes, la convention médicale signée en 2016 fait entrer en vigueur des revalorisations tarifaires que les professionnels de santé ne semblent pas être en mesure d’appliquer. 

Des majorations peu comprises par les médecins

La Fédération des médecins de France (FMF) a adressé un courrier à la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) et à son directeur afin de lever les flous apportés par le nouveau texte. En cause notamment, la majoration MUT (majoration d’urgence du médecin traitant) de 5€ que touchera un généraliste s’il adresse son patient dans un contexte d’urgence au médecin correspondant dans les 48 h.  

Le texte reste trop subjectif pour le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, et sujet à interprétations.  

Pour nous, cela doit s’appliquer pour les consultations à domicile mais je me doute bien que certaines caisses vont faire une interprétation différente du texte. 

 

En effet, rien n’est précisé dans ladite convention.  

Les partenaires conventionnels (…) souhaitent valoriser l’orientation sans délai effectuée par le médecin traitant vers un médecin de second recours. Cette prise en charge coordonnée doit intervenir dans les 48 heures suivant l’adressage par le médecin traitant.  

 

D’après l’enquête du site legeneraliste.fr , les démarches seraient surtout trop compliquées à suivre pour être réellement efficaces. 73% des praticiens jugent d’ailleurs ces nouvelles mesures comme « pas réellement applicables« .  

Si une réponse n’a pas encore été fournie par la CNAM à l’heure où nous écrivons cet article, les médecins tentent tout de même de jouer le jeu tout en courant de voir quelques contentieux s’ouvrir.  

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