L’Insee a publié sa note de conjoncture pour le mois de juin 2015.
Il ressort de la vue d’ensemble de cette note qu’en 2015 la reprise économique se diffuse en Europe, notamment en France où le rythme de croissance accélère plus vivement.
Les économies avancées reprennent, les émergentes ralentissent
Les économies avancées ont augmenté de 0,3% au premier trimestre 2015, cela représente un ralentissement par rapport au second semestre de l’année dernière. Aux Etats-Unis l’activité recule, mais devrait rebondir grâce à la consommation, au pouvoir d’achat, au recul du chômage et aux bonnes perspectives d’investissements. Le PIB ralenti au Royaume-Uni et au Japon devrait accélérer avec une économie qui reprend.
Dans leur ensemble, les économies émergentes ralentissent au premier trimestre de 2015. La Chine, le Brésil et la Russie ont un rythme économique qui ne cesse de ralentir. L’économie russe a dû faire face aux resserrements monétaires mis en place pour pallier la chute du rouble. Les affaires du Brésil n’ont jamais été si basses depuis 1998. Seule l’Inde s’oppose à ce schéma et connaît une économie plus fluctuante.
Les affaires devraient reprendre
En début d’année, l’activité hors zone euro s’est repliée, la croissance de la Grande-Bretagne a été moins élevée que prévue et les échanges mondiaux se sont ralentis. Cependant, ce recul devrait être temporaire, le rythme de croissance est resté stable, il a même accéléré en France (+0,6% après 0,0%), en Espagne (+0,9% après +0,7%) et en Italie (+0,3% après 0,0%).
Après un fort recul début 2015, le commerce mondial devrait reprendre en vigueur et se stabiliser. Le prix du pétrole s’est redressé à la mi-janvier après une chute constante depuis juin 2014. La baisse du nombre de forages états-uniens et la légère réduction des investissements participent à ce rebond des prix pétroliers.
Le climat des affaires s’améliore dans tous les secteurs, les dépenses des entreprises et les taux de marge sont en hausse. La demande intérieure à la zone est plus dynamique ; la croissance se poursuit malgré des différences parmi les états. Les entreprises parviennent progressivement à se désendetter en Italie et en Espagne.
Au niveau des ménages, la consommation se maintient fermement après une forte croissance en 2015. Cela est notable en Espagne où cette consommation a augmenté de 1,0% par trimestre. L’inflation est de nouveau positive en avril et mai 2015 et devrait se redresser au dernier trimestre, notamment grâce à la production énergétique.
Point sur l’économie française en 2015
La situation des affaires, stable depuis 2013, s’est améliorée en 2015. Dans l’industrie manufacturière, la production est en nette hausse et devrait poursuivre moins rapidement au prochain semestre. Les chefs d’entreprise étaient assez optimistes en mai quant aux résultats de leurs productions (faire lien vers autre article INSEE).
En fin d’année, le PIB devrait augmenter de 0,4% par rapport à la même période en 2014. En moyenne à l’année, la croissance devrait être de +1,2%, plus forte hausse depuis 2011, qui serait due au climat favorable des affaires industrielles, au rebond de l’énergie et à un meilleur pouvoir d’achat des ménages (+1,9%, plus forte hausse depuis 2007). Cependant ces derniers investiraient moins en 2015.
La charge du CICE et la mise en place du Pacte de responsabilité et de solidarité permettent une amélioration des conditions de financements internes et des investissements des entreprises. L’emploi non marchand a progressé en 2014 et devrait poursuivre ainsi, avec notamment la création de 114 000 emplois. Le chômage serait stabilisé en France à 10,4% de la population active à la fin de 2015.
Mais ces prévisions doivent être nuancées
Ces perspectives peuvent être détournées si les dépenses des entreprises n’accélèrent pas comme prévu. De plus, les économies émergentes en ralentissement pourraient reprendre, ce qui modifierait aussi le scénario attendu. Enfin, le contexte économique actuel de la Grèce pose problème ; sans accord entre le pays et ses créanciers, les perspectives de l’économie de la zone euro seront à revoir de manière plus pessimiste.