Non, l’OMS n’a pas reconnu le burn-out comme maladie professionnelle

L’Organisation Mondiale de la Santé a reconnu le burn-out comme étant un syndrome lié au travail, non pas comme une maladie professionnelle. Une différence terminologique qui a d’importantes conséquences, notamment lorsqu’il est question d’indemnisation.

 

Une nuance terminologique qui a une grande importance. Le 27 mai dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé mettait à jour sa classification des maladies, permettant, entre autres, d’établir des tendances et des statistiques sanitaires.  

Et ce alors même qu’un récent sondage commandé par Cadreemploi assure qu’un cadre sur deux a déjà été sujet au burn-out. 36% supplémentaires auraient été partiellement touchés par ce mal. Les causes évoquées : pression professionnelle, surcharge de travail, manque de reconnaissance et stress.  

Le burn-out : un phénomène lié au travail

Seulement, contrairement à ce qui a été annoncé en grandes pompes et généralement repris, l’OMS n’a pas reconnu comme étant une maladie professionnelle. L’institution a même du rapidement publier un communiqué afin de démentir cette affirmation qui ouvrirait la voie à une prise de charge de la part des systèmes de santé des pays. 

Un porte-parole de l’OMS a expliqué que le burn-out n’était pas classé parmi les maladies mais « comme un syndrome résultant de stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès. » Dans les textes, ce mal est maintenant considéré comme étant un « phénomène lié au travail » mais sans être une maladie professionnelle. Il faudra encore attendre avant de voir le burn-out rejoindre cette seconde catégorie. 

Trois éléments caractérisent le burn-out : un sentiment d’épuisement, du cynisme ou des sentiments négativistes liés à son travail et une efficacité professionnelle réduite. 

Organisation Mondiale de la Santé 

Actuellement, pour qu’un salarié souffrant de burn-out soit pris en charge et indemnisé par la Sécurité Sociale, il faut prouver que ce trouble provienne directement de son travail et que ce dernier entraîne une incapacité permanente partielle d’au-moins 25%. Un parcours souvent long et fastidieux qui décourage plus d’un employé en état de stress. 

Ce début de reconnaissance est tout de même salutaire car il permet de mettre en lumière ce mal. Néanmoins, le gouvernement ne semble pas des plus favorables. Une reconnaissance comme maladie professionnelle obligerait les entreprises à indemniser les salariés. Or Muriel Pénicaud, ministre du Travail, avait été plutôt claire à ce sujet. 

« Ce n’est pas une maladie professionnelle au sens strict, il y a cumul avec la vie personnelle et quand on arrive au désespoir il n’y a plus rien pour vous raccrocher. La définition n’est pas médicalement prouvée. » 

Muriel Pénicaud, ministre du Travail 

La ministre du Travail rajoutait néanmoins qu’en cas de changement de dénomination, elle serait bien obligée de « suivre l’OMS ». Probablement la mort dans l’âme du fait du lôt de conséquences que cela entraînerait. De leur côté, à défaut d’indemnisation, les salariés préfèreront encore cocher, par défaut, la case arrêt maladie. 

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