Alors que le siège de représentante de la France à l’Organisation Internationale du Travail (OIT) lui semblait promis depuis plusieurs mois déjà et que le Bureau International du Travail (BIT), le secrétariat de l’OIT, avait même acté cette nomination en mars dernier, un communiqué publié hier sur le site du ministère du Travail révèle que Nicole Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT (1992-2002) n’occupera finalement pas ce poste.
Si l’on en croit le communiqué, cette décision résulte d’un commun accord entre Mme Notat et le gouvernement. Elle résulterait tout particulièrement des “risques d’interférence potentiels entre son activité professionnelle et la fonction de représentante de la France auprès de l’OIT”. Rappelons qu’à 70 ans, Nicole Notat dirige en effet l’entreprise Vigéo, qui évalue les performances sociales et environnementales des entreprises – notamment des grandes entreprises, présentes partout dans le monde et dont l’activité ne doit pas manquer d’intéresser régulièrement l’OIT.
Les esprits chagrins retiendront de cette séquence que la mission sur l’objet social des entreprises, lancée au début de l’année par Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, et dont avaient été chargés Nicole Notat et Jean-Dominique Senard, le patron de Michelin, aura finalement constitué un enterrement de première classe pour ces deux éminents représentants du monde du travail. Peu après la malheureuse fin de parcours de M. Senard au Medef, c’est au tour de Mme Notat de devoir renoncer à ses rêves de grandeur internationale.
Ceci étant dit, l’ancien représentant de la France à l’OIT, le sénateur Claude Jeannerot, ayant quitté son poste en janvier dernier, la France se retrouve sans représentant dans cette institution et va devoir trouver un remplaçant à Mme Notat.