Afin de mener à bien le “Ségur de la santé”, dont les travaux doivent débuter la semaine prochaine en vue de définir les grands principes de “l’hôpital de demain”, l’exécutif a choisi de faire confiance à Nicole Notat, une ancienne secrétaire générale de la CFDT.
Ce choix pourrait contribuer à déminer quelque peu un dossier pour le moins sensible.
Les ambitions du “Ségur de la santé”
Malmené depuis des années par des réformes technocratiques visant à bureaucratiser son fonctionnement – c’est-à-dire à l’éloigner, dangereusement, de sa mission première, qui est celle de soigner – l’hôpital fait l’objet de toutes les attentions politiques depuis le déclenchement de la crise sanitaire du coronavirus. Comme le gouvernement le répète à l’envi : après une période d’errance caractérisée par la rigueur budgétaire à l’hôpital, il est désormais temps de desserrer l’étau comptable qui a bien failli mettre tout l’édifice en ruine.
C’est là tout l’enjeu du fameux “Ségur de la santé”. Au menu des discussions qui doivent débuter la semaine prochaine ? Entre autres choses : “des mesures d’ampleur”, “dans une certaine mesure radicales”, en faveur de l’hôpital, comme des “hausses des salaires” et “une remise en question de certains carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage” mais également des relèvements budgétaires divers et variés. Tout ceci doit permettre au système de soins français de retrouver un niveau optimal.
Nicole Notat à la direction des opérations
Afin de mener à bien ce chantier pour le moins complexe – rappelons qu’en début d’année, le gouvernement envoyait les CRS réprimer les manifestations des personnels hospitaliers… – l’exécutif a décidé de faire confiance à Nicole Notat. Pour l’heure, l’ancienne secrétaire générale de la CFDT (1992-2002) mais également fondatrice et ancienne dirigeante de l’agence de notation Vigéo semble vouloir faire preuve de modestie face à la tâche qu’elle doit accomplir. Commentant sa nomination, elle s’est en effet contentée de dire qu’elle entendait exercer sa mission “en ayant à cœur d’organiser l’écoute réciproque et le dialogue entre l’ensemble des parties prenantes”.
Il est, certes, vrai que le choix gouvernemental ne manque pas de pertinence. Il permet d’une part à l’exécutif d’envoyer un signal positif à la CFDT, globalement malmenée par la majorité depuis le début du quinquennat actuel. Surtout, il lui permet de s’assurer de disposer de relais fiables dans les différents secteurs de l’hôpital : fonction publique hospitalière bien entendu, où la CFDT, sans être en première position, est bien représentée, sur des positions plus sages que la CGT ou FO, mais également hospitalisation privée, notamment à but non lucratif, secteur qui pousse afin d’être concerné par le Ségur de la santé et où la CFDT se trouve fort bien implantée.