Négociation chômage : le patronat ne lâche rien sur le bonus-malus

A l’occasion de la nouvelle séance de négociation sur l’assurance chômage qui se tient aujourd’hui même, les partenaires sociaux doivent entrer dans le vif du sujet du bonus-malus sur les contrats courts. Du moins, théoriquement.

 

Selon toute évidence, ils ne réussiront pas à s’accorder sur la création d’un tel dispositif et, pire encore, ils pourraient bien ne pas réussir à s’accorder tout court au sujet de la lutte contre la précarité de certaines fractions du salariat. 

Un courrier offensif

Hier matin, le Medef, la CPME et l’U2P ont préparé de la meilleure manière qui soit la réunion d’aujourd’hui. Ils ont en effet fait parvenir aux organisations salariales une lettre de cinq pages détaillant les raisons de leur opposition frontale au système du bonus-malus sur les contrats courts. Les dirigeants patronaux ont pu revenir sur ce qu’ils estiment être le caractère contre-productif et même les dangers d’un tel dispositif, aussi bien pour les salariés en situation de précarité que pour les entreprises, notamment les TPE-PME. 

Quoi que l’on pense, sur le fond, de l’argumentaire patronal, force est de reconnaître qu’il n’était pas de nature à mettre les dirigeants des organisations salariales dans les meilleures dispositions d’esprit qui soit. Entamer une négociation en promettant un jour avant que, dans tous les cas, la partie adverse devra nécessairement renoncer à tout ou presque de ses revendications est une manière assez singulière d’aborder les relations paritaires. 

L’assurance chômage dans le flou

Certes, cette missive a au moins le mérite d’établir très clairement qu’un éventuel accord paritaire sur l’Unédic ne comprendrait pas de dispositif de type bonus-malus sur les contrats courts. Hélas pour le patronat, il est probable que ses idées alternatives destinées à lutter contre le recours trop fréquent aux contrats précaires dans certains secteurs d’activité, ne conviennent pas du tout aux syndicats de salariés. Les quelques options citées ici ou là : raccourcissement du délai de carence entre deux CDD, salariés en CDD prioritaires pour les embauches en CDI par exemple, n’ont pas suscité l’enthousiasme escompté du côté des syndicats. 

Au total, la réunion d’aujourd’hui a bien des chances d’être le cadre d’un dialogue de sourds voire, plus fondamentalement, de contribuer à l’échec de la négociation sur l’assurance chômage. 

 

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