Mesure de l’ancienneté des contrats saisonniers : quelles branches sont concernées ?

Une ordonnance attendue vient de paraître au Journal officiel au sujet de la prise en compte de l’ancienneté dans les contrats saisonniers. 

Ce texte, accompagné du rapport remis à François Hollande, ajoute deux articles importants dans le Code du travail. 

Les branches professionnelles concernées encore inconnues

Le texte commence par une déception, les mesures proposées s’appliqueront aux “branches où l’emploi saisonnier est particulièrement développé définies par un arrêté du ministre chargé du travail“… 

On peut facilement penser que les conventions collectives du secteur de l’hôtellerie, du tourisme, de la restauration seront concernées par la mesure. Mais tant que la liste n’est pas définie par arrêté, un doute peut toujours subsister. 

Tout ce que les partenaires sociaux, et les entreprises, peuvent faire pour le moment, est de relire leurs dispositions conventionnelles sur l’emploi saisonnier, si elles existent. Si elles n’existent pas, les deux articles créés dans le code du travail devraient retenir leur attention. 

 

Le nouveau cadre légal de l’ancienneté des contrats saisonniers

Le premier point à retenir est la supériorité des dispositions conventionnelles au niveau de la branche ou de l’entreprise, sur les deux nouveaux articles du code du travail. 

C’est seulement si rien n’est prévu collectivement que le code du travail trouvera à s’appliquer. 

Le premier article créé par l’ordonnance précise que les contrats saisonniers conclus dans une même entreprise sur une seule, ou plusieurs saisons, y compris s’ils ont été interrompus par des périodes sans activité dans cette entreprise, doivent être considérés comme successifs. Cela permet donc à l’employé saisonnier d’acquérir de l’ancienneté dans la même entreprise au fil des contrats saisonniers. Cela semble aussi impliquer qu’un saisonnier qui ne travaille plus dans une entreprise pendant plusieurs années, puis revient y travailler, rattache son nouveau contrat saisonnier aux anciens déjà effectués et récupère donc son ancienneté déjà acquise. 

Le second article proposé par l’ordonnance indique les modalités d’information des salariés saisonniers des modalités de reconduction de leur contrat si aucune disposition conventionnelle n’existe. Les salariés saisonniers disposent ainsi d’un droit à la reconduction de leur contrat de travail dans la même entreprise dès lors qu’ils ont effectué au moins 2 saisons sur 2 années consécutives, et que l’employeur peut proposer aux salariés concernés des emplois saisonniers disponibles et compatibles avec leurs qualifications. L’employeur est alors tenu d’informer chaque salarié concerné de son droit à la reconduction de son contrat. Pour cela, tout moyen est utilisable du moment que la date certaine de l’information peut être vérifiée. 

 

Il ne reste donc plus qu’à attendre patiemment la publication par arrêté de la liste des branches professionnelles concernées par l’ordonnance. 

Retrouvez ci-après l’ordonnance du 27 avril 2017 : 

 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

L’introuvable décret dédié à la santé collective des travailleurs des Esat

C'est aujourd'hui que tous les travailleurs handicapés des établissements ou services d'aide par le travail (Esat) doivent obligatoirement être couverts en santé collective par leur employeur. Ces travailleurs (qui ne sont pas des salariés) sont censés pouvoir être dispensés d'adhérer à cette couverture, mais le décret n'est toujours pas paru. Tous les organismes de complémentaire...
Lire plus

Mutuelle à 1 euro par jour : enfin une réaction (timide) d’un poids lourd du secteur

Cela fera bientôt 15 jours que le Premier ministre Gabriel Attal a lancé l'idée d'une mutuelle à 1 euro par jour. Annoncée comme une révolution qui permettra enfin à toutes les personnes non assurées d'être couvertes à moindre frais, cette mesure mènerait plutôt à une complémentaire santé solidaire (CSS) dégradée qu'à une meilleure couverture de la population visée. Or la place...
Lire plus

Loi Evin : comment traiter les CCN dont la cotisation santé est assise sur le salaire

L'article 4 de la loi Evin du 31 décembre 1989 est un pilier historique de la complémentaire santé collective. Grâce à lui, les anciens salariés d'une entreprise (voir le rappel ci-dessous) peuvent continuer à bénéficier de la même couverture santé que les salariés actifs. Cette couverture est maintenue à certaines conditions. L'une d'elle est centrale : c'est le plafonnement de la cotisation applicable à ces anciens salariés. Or calculer ce plafonnement relève du jeu d'équilibriste lorsque les conventions...
Lire plus

La cotisation santé augmentée de la CCN 51 est agréée

La réévaluation de la cotisation santé de la CCN 51 (IDCC 29) est un immense point de tension entre les partenaires sociaux du secteur. Après plusieurs mois de négociations, un accord a finalement été trouvé pour acter une hausse tarifaire destinée à rééquilibrer le régime. Ce texte vient tout juste d'être ...
Lire plus

J-7 pour la santé collective des travailleurs des Esat

Il ne reste plus que 7 jours avant l'application de l'obligation de couvrir les travailleurs handicapés des établissements ou services d'aide par le travail (Esat) en santé collective. Cette réforme, dont quelques détails restent à définir, impactera grandement les employeurs qui relèvent majoritairement de la CCN 66 (IDCC 413). ...