Médecine : le patron des doyens accuse les jeunes médecins d’avoir créé les déserts médicaux

La médecine paraît plus divisée que jamais. Après la question de l’homéopathie, c’est une déclaration du Doyen des doyens des facs de médecine qui met le feu aux poudres. Il accuse les jeunes générations de contribuer à la multiplication des déserts médicaux.  

 

Les nouvelles générations sont-elles responsables du déclin de l’offre médicale et du maillage déficient en France ? Pour le professeur Jean Sibilia, doyen des doyens des facs de médecine, la réponse ne fait aucun doute. 

Mercredi 5 septembre, lors des universités d’été de la Fédération Hospitalière de France, alors qu’il s’exprimait sur la notion de valeur à l’hôpital public, il n’a pas hésité à fustiger les nouvelles générations de médecins. D’après lui, les médecins nouvellement formés n’hésiteraient pas à mettre de côté leurs valeurs et celle de la médecine pour servir leurs propres intérêts. 

« Rendre ce que l’hôpital leur a apporté »

Si sa déclaration n’a pas fait plus réagir que cela la salle, elle embrasse les réseaux sociaux. Et pour cause, le professeur dégaine plus vite que son ombre. 

Par rapport à la démographie médicale, si les étudiants en médecine et les jeunes médecins avaient plus de valeurs citoyennes et républicaines et rendaient ce que l’hôpital leur a apporté, on se poserait la question de la répartition des médecins autrement. 

Professeur Jean Sibilia 

 

Sur Twitter, les témoignages de médecins en colère se multiplient.  

 

 

 

Ce n’est pas la première que le professeur Sibilia s’en prend aux nouvelles générations de médecins. En février dernier, alors qu’un étudiant en médecine s’était suicidé du fait de la pression constante, le patron des doyens avait conclu que « les suicides réels étaient très très rares. » 

Les étudiants ont des idées noires et des difficultés mais je ne suis pas certain du tout que ce soit spécifique aux étudiants en médecine. Je crois que c’est l’expression de notre société, l’expression d’un mal-être plus global. Alors il ne faut jamais être dans le déni, mais il faut être juste, ne pas être dans l’instrumentalisation. Il y a intrinsèquement dans le métier de médecin quelque chose qui est stressant, mais ça n’a rien à voir avec l’organisation structurelle du système.  

Professeur Jean Sibilia 

 

L’Ordre des médecins obligé de réagir

Dans un contexte sanitaire difficile en France actuellement, l’homéopathie continuant aussi de diviser la profession, les médecins paraissent plus divisés que jamais.  

Ainsi, jeudi, le Conseil national de l’Ordre des médecins a publié un communiqué pour exprimer son « soutien et sa confiance aux jeunes médecins.«  

 

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