Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés CFE-CGC.
Le délégué national Europe et International de la CFE-CGC est le nouveau président de la Confédération européenne des cadres (CEC). Une consécration et un défi à relever pour ce banquier de 43 ans, syndicaliste élu depuis 2004.
Quelles ont été les conditions de votre élection ?
Dans le contexte sanitaire actuel, la CEC a dû tenir son congrès le 27 mai en visioconférence, alors qu’il était prévu à Lyon. Nous espérons tous nous retrouver dans la capitale des Gaules en octobre prochain pour une célébration physique de cet événement et pour fêter les 70 ans de la Confédération européenne des cadres. En ce qui me concerne, j’étais déjà secrétaire général depuis mai 2018 et la CFE-CGC soutenait ma candidature, en harmonie avec l’ensemble de son engagement européen et des convictions de François Hommeril, président confédéral, très concerné par les thèmes sociaux européens.
Quels étaient les enjeux de ce congrès ?
Les principaux enjeux étaient doubles. D’abord, le renouvellement de l’équipe aux commandes. L’Allemand Ludger Ramme, mon prédécesseur, et l’Italien Luigi Caprioglio, le trésorier sortant, sont deux figures historiques de la CEC. Ils avaient préparé la transmission à une nouvelle génération. La Suédoise Ebba Öhlund, ex-secrétaire générale adjointe, a été élue trésorière. Le Danois Torkild Justesen est le nouveau secrétaire général et l’Italien Marco Vezzani devient son adjoint.
Ensuite, le fait que ce congrès fut complètement digital représentait un défi en soi. Habituellement, un congrès de la CEC se tient sur un jour et demi. Là, il fallait respecter les obligations statutaires, notamment le renouvellement du board et la validation des programmes, dans un créneau de 3 heures.
Quels vont être les grands axes de la nouvelle mandature ?
La CEC est l’un des six partenaires sociaux reconnus par la Commission européenne, au même titre que deux autres organisations de salariés et trois d’employeurs. Nous entendons occuper la place qui est la nôtre dans le dialogue européen. C’est toujours une lutte pour faire entendre la voix des cadres. Or le niveau européen a plus que jamais besoin des ressources, de la créativité, des énergies que représentent les cadres. Notamment pour relever les défis environnementaux, ceux de la réindustrialisation de l’Europe ou des nouvelles formes de management à distance.
Au-delà de signer des accords, la CEC a toujours le souci de fournir des outils concrets pour le quotidien des managers, de valoriser sous forme de guides pratiques le contenu de ses groupes de travail. Nous allons œuvrer à améliorer notre réponse collective en renforçant notre communication avec les institutions européennes et en améliorant le partage d’expérience.
En quoi le dialogue social européen est-il important ?
La CFE-CGC est membre fondateur de la Confédération européenne des cadres. Elle en est l’une des grandes organisations par son nombre d’affiliés mais aussi par les moyens qu’elle y consacre. Je tiens à saluer l’importance du secteur Europe et International de la Confédération de la CFE-CGC, qui a été renforcé ces dernières années. Les liens sociaux entre la France et l’Europe peuvent apparaître nébuleux à certains, alors qu’il y a en réalité une étroite convergence stratégique entre les organisations patronales internationales et nationales.
L’Europe est très structurante en matière d’emploi et de social comme on l’a vu récemment avec l’initiative de la Commission européenne sur le salaire minimum européen ou lors du récent sommet social de Porto. Et c’est bien aussi l’accord-cadre européen sur la digitalisation de juin 2020 qui a poussé les employeurs en France à signer le récent accord national interprofessionnel (ANI) sur le télétravail.