L’avenir des complémentaires santé est menacé si l’on prête une oreille attentive aux propos d’Olivier Véran. Le prochain rapport du HCAAM (Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie) devrait répondre aux demandes du ministre de la santé avec plusieurs scénarios. L’objectif annoncé est d’étendre les pouvoirs de la Sécurité sociale. Conscient du danger qui plane sur le secteur, Malakoff Humanis a donc commandé une étude réalisée auprès des entreprises. Celle-ci montre directement que les dirigeants d’entreprises veulent majoritairement conserver une complémentarité entre l’Assurance maladie et les complémentaires santé.
L’étude réalisée auprès de (seulement) 259 dirigeants d’entreprises vise à anticiper les pistes posées par le rapport du HCAAM qui devrait paraître en septembre 2021. L’idée est bien de montrer que les ambitions portées par les autorités vont à l’encontre de ce que les bénéficiaires du système souhaitent. Si la méthode ne manque pas d’intérêt, il n’est pas certain que le gouvernement se laisse amadouer aussi facilement.
Les chefs d’entreprises seraient favorables au prolongement du système actuel
L’étude réalisée par Elabe pour Malakoff Humanis espère montrer au gouvernement que les complémentaires santé ont un rôle bénéfique pour le bon fonctionnement du système de santé. Pour convaincre, l’étude signale que 93% des interrogés trouvent que le système de santé fonctionne assez bien voire très bien. En parallèle, 56% des interrogés estiment que le bon fonctionnement du système actuel repose à la fois sur les complémentaires santé et l’Assurance maladie.
En revanche, sur le volet financier du système, les chefs d’entreprise sont plus critiques. Ainsi, ils ne sont que 43% à penser que l’Assurance maladie a une bonne gestion financière. En parallèle, ils sont 70% à penser que les complémentaires santé gèrent bien les dépenses de santé.
Mais l’étude met aussi en avant un paradoxe : les chefs d’entreprises pensent majoritairement que le système actuel n’est pas équilibré, pourtant, ils souhaitent le maintenir en l’état.
Les chefs d’entreprises redouteraient la disparition des complémentaires santé
Les scénarios d’évolution du système qui découlent de l’étude commandée par Malakoff Humanis vont plutôt à l’encontre des projections du gouvernement. Seulement 23% des interrogés souhaitent une nationalisation des complémentaires santé face à 63% qui veulent maintenir le système tel qu’il est. Pourtant, ils sont 57% à reconnaître que le financement actuel du système de santé met en danger l’ensemble.
Face à ce constat et au désir majoritaire de ne pas changer de système, les entrepreneurs interrogés pensent à 43% que nous nous dirigeons vers une privatisation du système de santé. Seulement 17% pensent que la nationalisation des complémentaires santé est probable. Or, si nous ne sommes pas encore à l’orée d’une telle nationalisation, l’ambition affichée par le gouvernement d’étendre les prérogatives de la sécurité sociale ne fait guère de doute…
Conscient de cela, Malakoff Humanis met en exergue les craintes des entrepreneurs face aux conséquences d’une disparition des complémentaires santé telles que nous les connaissons. Ils craignent majoritairement des hausses de cotisations et une hausse du reste à charge pour les assurés.
Retrouvez les résultats de l’étude ci-dessous :