Comme chaque année, l’université d’été du MEDEF (accessoirement financé, rappelons-le, par une cotisation obligatoire sur les salaires qui ne manquera pas de soulever quelques difficultés pour certains entrepreneurs) ressemble à un grand barnum avec son cortège d’annonceurs que le grand public ne connaît pas forcément. Une lecture attentive des pages publicitaires du “cahier” de l’université d’été permet pourtant de voir plus clair dans les branches ou les acteurs qui financent le plus l’opération.
Une seule entreprise commerciale dans la formule Platinium
Le MEDEF propose une formule “platinium” (la plus chère) pour les partenaires qui veulent faire leur promotion lors de ces journées mémorables. 7 partenaires ont cassé leur tire-lire pour figurer dans ce gratin du financement patronal: HEC (qui est quand même l’école qui accueille l’université d’été… ça aide), la CCI de Paris (financée par des cotisations obligatoires des entreprises, ça aussi, ça aide), 3 institutions de prévoyance (Klesia, Malakoff, Humanis), organismes dont le conseil d’administration est notamment composé de… représentants du MEDEF (dont un vice-président pour Klesia), et une seule entreprise commerciale: Michelin! qui achète ainsi sa bonne conscience de ne pas participer aux mouvements patronaux depuis des décennies…
Il est quand même très curieux de voir une opération patronale financée par aussi peu d’entreprises adhérentes…
Assureurs et comptables pour la formule Gold
Sous la catégorie Platinium, on trouve la formule Gold, qui a reçu, là encore, le soutien de 7 entreprises. En dehors de Bouygues et de Total, on y trouve trois assureurs: Axa, dont le directeur Santé est président de l’ARRCO, fédération où le MEDEF est signataire, AG2R La Mondiale, dont le conseil d’administration est lui aussi composé en partie de représentants du MEDEF, et Harmonie Mutuelle, adhérente de la FNMF mais pas du MEDEF (et pour cause…). En outre, Accenture et Ernst and Young ont répondu présents à l’appel.
Seulement 2 industriels dans la formule Silver
Dans la catégorie plus populeuse des soutiens, apparaissent enfin deux banques (soient les banquiers sont fâchés avec Gattaz, soient la crise bancaire est plus sévère qu’on ne le dit): Société Générale et BNP. Ce sont d’ailleurs les seules à participer à l’opération. Pour le reste, on y retrouve les conseils (Capstan, KPMG), la SCOR de Denis Kessler, pourtant richissime et dirigée par l’un des meilleurs soutiens de Gattaz, le chinois Huawei, les américains CISCO et HP, la quasi-entreprise publique Engie, l’ex-entreprise française Schlumberger, l’allemand Siemens et un seul acteur industriel (au sens large) français: L’Oréal.
Au total, la représentation de l’industrie française au MEDEF est bien faible. Et quand on enlève les entreprises financières, les entreprises où le MEDEF est présent et les entreprises étrangères, il reste bien peu de monde pour se précipiter dans les travées de l’université d’été, en tout cas comme financeurs majeurs.
Quand le MEDEF lève l’impôt révolutionnaire
On notera par ailleurs que le MEDEF n’hésite pas à compter sur les organismes qu’il contrôle (à des degrés divers) pour compléter son tour de table. Dans les autres financeurs on trouve par exemple l’APEC, la GSC, le GIP-DSN, B2V, Opcalia…
Il n’y a décidément pas de petit profit. A quand la publication des comptes de l’opération?