Macron sera sans doute confronté à une faible réaction syndicale

La réaction syndicale aux projets d’ordonnances de Macron ne seront probablement pas aussi farouches qu’on ne le croit. Alors que le recours à cette méthode autoritaire a des allures d’épouvantail pour la base des adhérents, les états-majors ont commencé à lâcher du lest. 

 

Une réaction syndicale sans nuage: celle de la CFDT

Dès ce matin, sur France Inter, la numéro deux de la CFDT, Véronique Descacq, a expliqué que le principe de l’ordonnance ne la choquait pas tant que ça: 

« Tout dépend de la façon dont Emmanuel Macron s’y prend pour faire son ordonnance, la CFDT souhaite que la phase législative, quelle que soit sa forme, soit précédée d’une phase de dialogue », a expliqué sur France Inter son numéro deux, Véronique Descacq, expliquant attendre du nouveau chef de l’Etat qu’il soit « à l’écoute des organisations syndicales, en particulier sur l’emploi et le droit du travail ». 

Emmanuel Macron peut donc imaginer que la CFDT ne lui fera pas barrage… 

 

Une réaction molle: celle de la CGT

De son côté, Philippe Martinez, qui a appelé à voter Macron, a pris une position plutôt rassurante pour le nouveau président: 

Descendre dans la rue ? On y est déjà. Je n’ai pas demandé, comme Jean-Claude Mailly (FO), aux cadres de la CGT de prendre des vacances remboursables, chez nous, les congés payés sont sacrés. Mais on sait rapidement se mobiliser, on sera là pour la rentrée sociale. 

La CGT déjà dans la rue? Grande nouvelle, qui augure d’une résistance faible aux ordonnances présidentielles. 

 

FO isolée

Reste donc la position de FO, qui reste d’être extrêmement isolée. 

“S’il persiste dans l’idée de faire des ordonnances au mois de juillet, ça veut dire qu’il va balayer le dialogue social et la concertation : il y aura problème d’une manière ou d’une autre, donc on attend de voir”, a prévenu Jean-Claude Mailly sur France Info. “Je ne vois pas quelle est l’organisation syndicale, quelle qu’elle soit aujourd’hui, sans parler du fond, qui peut accepter que ça passe à la schlague avec des ordonnances”. 

Le problème, donc, c’est que certain syndicat a l’air d’accord pour que la réforme passe à la schlague. 

 

Le danger viendra de la base

À court terme, le nouveau président ne devrait donc pas se heurter à un tir de barrage franc et massif s’il fait passer ses ordonnances, pourvu qu’il prenne le temps d’une vraie concertation. Toute la question est de savoir quelle sera la réaction de la base face à ce “lâchage” en rase campagne. Il n’est pas du tout acquis que les confédérations tiennent la situation en main jusqu’au bout. 

 

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