Cet article provient du site du syndicat FO.
L’Assurance maladie a décidé de généraliser d’ici à mi-2018 un dispositif de lutte contre le renoncement aux soins. Un phénomène qui toucherait plus d’un quart des assurés sociaux.Faire baisser le taux de non-recours et de renoncement aux soins des assurés sociaux : tel est l’objectif de l’Assurance maladie, avec la généralisation d’ici à mi-2018 d’un dispositif visant à identifier les personnes concernées et à leur proposer un accompagnement sur mesure.
Il faut dire que le constat du renoncement aux soins établi par l’Observatoire des non-recours aux droits et aux services (Odenore) est sans appel.
Plus d’un quart des 29 000 assurés interrogés dans dix-huit départements en 2016 ont indiqué avoir renoncé à des soins. Parmi ceux-ci figurent principalement des femmes (58,6%), des personnes seules (36,6%) ou des familles monoparentales (17,7%).
Les soins dentaires, auditifs et optiques en première ligne
Si le renoncement aux soins concerne surtout les soins dentaires, auditifs et optiques, les consultations de spécialistes voire l’accès à un généraliste peuvent aussi faire l’objet d’un renoncement.
Les obstacles à l’accès aux soins sont avant tout financiers —trois cas sur quatre de renoncements— mais d’autres causes peuvent intervenir. Une méconnaissance des droits ou la complexité des démarches à effectuer peuvent décourager les assurés, tout comme des délais de rendez-vous parfois très longs ou un éloignement géographique.La moitié des renoncements repérés par l’Odenore duraient depuis au moins deux ans.
Expérimentation dans le GardL’Assurance maladie a entamé des actions contre le renoncement et le non-recours aux soins en 2013, avec un plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté.Après une expérimentation menée dans le Gard en 2014, vingt-et-une caisses d’assurance maladie avaient à leur tour mis en place un dispositif de lutte contre le renoncement aux soins en mai 2016.
Il s’agissait avant tout de détecter les cas de renoncements aux soins, car les personnes en situation de renoncement n’évoquent que rarement leur difficultés d’accès aux soins, explique l’Assurance maladie. Des agents de l’Assurance maladie ont ainsi été formés à dépister les difficultés d’accès aux soins des assurés. Ils travaillent en coopération avec les partenaires d’autres institutions, travailleurs sociaux, professionnels de santé ou encore salariés de Pôle emploi.
« Réalisation effective de soins » pour près d’un dossier sur troisLes actions proposées aux assurés en difficulté vont d’un bilan complet de leurs droits à une assistance pour un montage financier en vue de soins coûteux, en passant par une aide à l’orientation dans le système de soins.
Sur 9 400 dossiers ouverts pendant l’expérimentation, près d’un sur trois a débouché sur la réalisation effective de soins.Un résultat qui a certainement concouru à la décision de généraliser le dispositif sur l’ensemble du territoire français.