L’UNSA contre la validation des accords par referendum

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat l’UNSA

1er février 2016 – Sortie on ne sait d’où et discutée nulle part, l’idée d’inscrire dans la loi une nouvelle condition de validité des accords d’entreprise a été introduite dans le débat public par la ministre du Travail. 

L’UNSA avait cru comprendre que la réforme du Code du Travail envisagée par le gouvernement se justifiait par une recherche de meilleure lisibilité et de plus grande simplicité. Or, en matière de validation des accords, c’est précisément ce qu’avait réussi à faire la loi du 20 août 2008 en instaurant enfin des règles uniques, claires et opérationnelles. 

Le dialogue social s’en est trouvé conforté, et singulièrement dans l’entreprise : la propension des organisations syndicales à signer s’y situe dans une fourchette allant de 84 % pour la plus « réticente » à 94 % pour la plus « allante » ! Mais, quand on a réussi à faire simple, pourquoi ne pas revenir au compliqué ? C’est ce à quoi aboutirait l’introduction d’un processus de validation des accords spécifique à l’entreprise, particulièrement lourd de surcroît. Que cela puisse transformer les entreprises en centres de référendums réguliers et peut-être de division potentielle profonde et durable des personnels, tant pis pour les dégâts collatéraux… 

L’UNSA ne partage pas cette conception. L’entreprise est d’abord un lieu de travail dont l’efficacité repose sur la cohésion de la communauté de travail. C’est pourquoi doit y régner la démocratie sociale. Le dialogue ne peut s’y épanouir sans partenaires confortés dans leur rôle de représentation. Introduire le référendum comme une forme d’opposition à la démocratie représentative relèverait d’une logique dangereuse et contreproductive. Elle n’irait ni dans le sens des intérêts des salariés, ni dans celui des entreprises. 

Pour l’UNSA, il faut renforcer et non affaiblir l’esprit de la loi d’août 2008 : 

Un dialogue social basé sur des règles stables, claires et opérationnelles ; 

Des interlocuteurs mis en responsabilité car soumis aux exigences de la démocratie représentative, donnant aux salariés, à l’issue de chaque cycle électoral, le pouvoir de les conforter ou de les sanctionner. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

L’EIOPA accueille son nouveau directeur exécutif

Le conseil d'administration de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP ou EIOPA en anglais) vient de nommer son nouveau directeur exécutif. C'est Damian Jaworski qui est nommé à ce poste. Il doit encore être confirmé par le Parlement européen avant de prendre ses fonctions le 1er avril 2026. D'après le ...
Lire plus

L’Insee nous dit tout sur les seniors en perte d’autonomie à l’horizon 2070

La courbe démographique en France ne cesse de marquer le vieillissement de la population, entrainant par la même occasion l'augmentation du nombre de seniors en situation de perte d'autonomie. L'Insee et la Drees publient une étude commune qui montre que cette croissance sera forte jusqu'aux années 2045-2050 avant une stagnation à l'horizon des années 2070. ...

L’examen du PLFSS 2026 reporté au lundi 27 octobre

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS 2026) devait être examiné en commission des affaires sociales à partir du jeudi 23 octobre 2025. Mais une lettre rectificative concernant l'insertion de la suspension de la réforme des retraites dans le texte impose de revenir à zéro. Le tout nouveau PLFSS 2026 doit donc être réexaminé en conseil des ministres et redéposé à l'Assemblée nationale. Conséquence directe : tout le processus est à...