L’UE crée bien de l’emploi… mais de plus en plus précaire !

Sacrée bonne nouvelle n’est-ce pas ? Pourtant, plusieurs problématiques se cachent bien derrière cette augmentation du taux d’emploi chez les pays de la Zone Euro et ceux qui font partie de l’Union Européenne. En creusant un peu, on se rend compte que quatre pays sont largement à la traîne. Plus inquiétant, ils font craindre un scénario de crise à la grecque, version apocalyptique. 

Au deuxième trimestre 2017, l’économie française a créé 76 800 postes dans le secteur privé ! Un an plus tôt, ce chiffre n’était que de 49 200. Surtout, cette courbe est en hausse constante depuis le premier trimestre 2015 où nous avions accusé une perte de 33 100 emplois. 

Alors que les mobilisations nationales se multiplient, ces chiffres ne pouvaient pas mieux tomber pour le gouvernement qui est en train de réformer le droit du travail.  

Faut-il pour autant crier victoire ? Clairement pas car les conditions de travail se sont dégradées. Dans cette course à la compétitivité, ce sont bien les salariés qui trinquent ! A la fin de 2016, le taux d’emplois en CDD et intérim atteint des records : 7,8% !  

De là à dire que le gouvernement utilise quelques subterfuges pour tricher sur les chiffres, il n’y a qu’un pas… que nous ferons. En effet, pour inverser la courbe du chômage, il faudrait atteindre 1,5% de croissance. Or les experts montrent qu’elle est actuellement de “seulement” 1%.  

Et puis il faut rappeler que les chômeurs en formation ne sont plus comptabilisés comme inactifs. De là à remettre en cause le fameux plan “500 000 formations” voulues par l’Etat, qui ne viserait donc qu’à faire dégonfler les chiffres du chômage ? En mars 2017, 87,3% des demandeurs d’emplois ayant bénéficié d’une formation par l’intermédiaire de Pôle Emploi en sont satisfaits. Cependant, on voit aussi une recrudescence du nombre de plaintes pour des “formations bidons”. En juillet dernier, deux demandeurs d’emploi déposaient un recours pour des formations factices. 

De gros sacrifices pour les ménages espagnols et grecs

Avec plus de 690 millions d’euros de dépenses publiques pour les mesures des politiques du marché du travail, la France possède un taux de croissance dans l’emploi tout juste supérieur à l’Allemagne, mais surtout en retard par rapport à la moyenne de l’Union Européenne et de la Zone Euro. 

A l’inverse, on retrouve dans le peloton de tête la Grèce et l’Espagne, deux pays englués il n’y a pas encore si longtemps dans des crises économiques sans précédent. Derrière ce classement se trouve une dure réalité : les conditions de vie et de travail se sont largement dégradées.  

En Espagne, les revenus moyens des ménages sont passés de 30 000€ à 26 000€ ! De même, la majeure partie des contrats signés sont à durée déterminée.  

Le taux de croissance de l’emploi, symbole d’une bombe à retardement européenne ?

La Croatie, lanterne rouge de ce classement, voit son taux de croissance de l’emploi très largement diminuer. Et même si le pays compte sur le marché du tourisme pour créer des emplois, force est de constater que l’opération ne fonctionne pas. Le problème est le même pour la Lettonie, l’Estonie et la Roumanie, à la différence que ceux-ci possèdent moins d’attractivité touristique.  

Sachant que ces quatre pays bénéficient d’aides européennes à l’emploi, le risque reste important de voir les bulles qui les entourent, se crever en même temps. Les pays membres de l’Union Européenne pourrait se retrouver dans une crise encore jamais vue. Et là, les 34 milliards d’aides qu’avait reçu la Grèce lors de sa crise, ne suffiront pas. 

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